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92                       LETTRE DE VITET.
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l'avions déjà donnée, à moins, ce qui est plus probable, que la publi-
cité d'une feuille de province ne soit regardée comme nulle par les
journaux de Paris.                                  A. V.

                   VITET, MAIRE DE LYON.

   Let. autog. sig., signée aussi des membres du corps mu-
nicipal de Lyon, sans nom de destinataire, mais adressée
sans doute à Roland, alors ministre de l'Intérieur, ou à
Mayéuvre, qui se trouvait alors à Paris, chargé d'une mission
de la municipalité auprès de l'Assemblée législative. — Des
menées contre-révolutionnaires avaient lieu a Lyon, dans
la noblesse et la haute bourgeoisie ; mais le parti de la révo-
lution, beaucoup plus nombreux, les rendait impuissantes.
Aux élections de la garde nationale, en 1792, les patriotes
firent élire pour commandant-général, un simple ouvrier en
soie; ancien militaire, nommé Julliard. Un tel chef ne pouvait
convenir aux classes élevées, qui affectaient de n'obéir qu'a
M. Henri de Jessé, commandant de la 1" Lyon (Lyon en avait
quatre). Les grenadiers, qui formaient, comme à Paris,
l'aristocratie de la milice civique, se réunissaient souvent
sans ordre légal, et l'on s'attendait, de jour en jour, a une
levée de boucliers de leur part. La journée du 18 mai, dont
cette lettre offre le récit, est une véritable tentative de contre-
révolution.

           « Monsieur,
   « L'Assemblée nationale ne veut pas absolument prendre en
considération la siluation fâcheuse où se trouve la ville de Lyon.
Les vexations continuelles que nous font éprouver les directoires'
du district et du département nous mettent dans l'impossibilité
de remplir nos fonctions de manière ù pouvoir répondre de la
tranquillité et de la sûreté publique. Nos plaintes auprès du pou-
voir exécutif n'ont pas encore eu le succès désiré. Les inquiétudes,
les murmures et l'esprit d'insurrection augmentent chaque jour,