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32                SAINT FRANÇOIS DE PAULE.
du peuple lyonnais, vers la fin du XVe siècle. Ainsi, en
un langage naïf et, si l'on veut, à peine ébauché, mais,
en tout cas, plein d'originalité et de saveur, d'humbles
rôles de dépenses vont nous introduire dans une hôtel-
lerie lyonnaise du moyen âge ; là, ils se chargeront de
nous révéler quelques-unes des pratiques culinaires du
temps, et de nous apprendre d'une manière nette, pré-
cise, et comme le pourrait faire la ménagère la plus
habile, ce que coûtaient les viandes de boucherie, les
oiseaux de basse-cour, le pain, le vin, les œufs, les
fruits et autres comestibles nécessaires à l'entretien de
la machine humaine. De temps à autre, un trait de mœurs
bourgeoises, un usage populaire se glisseront sous la
plume inconsciente du comptable; ceiui-ci, sans soup-
çonner leur intérêt futur, les fixera rapidement sur le
papier et ces simples croquis viendront, souvent fort à
propos, égayer les répétitions, parfois monotones, des
écritures du digne clerc. C'est la vérité prise sur le
naturel, comme on disait jadis, et telle que les livres de
compte la peuvent seuls donner.
   D'autres pièces de dépenses nous montreront, sous
de certains aspects, l'état de l'industrie locale à cette
époque lointaine. Elles nous diront les prix variés des
matières premières et ceux de leur main-d'œuvre, au
sortir de l'ouvroir de l'artisan; elles se rattacheront
enfin, par quelques liens, à cette question si pittoresque,
si attrayante et si en faveur de nos jours, du mobiHer
d'autrefois.
   Et, que l'on ne s'y trompe pas, au lieu d'une resti-
tution pénible, plus ou moins ingénieuse, fantaisiste ou
spirituelle, on aura sous les yeux un tableau, sans aucun