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18 JOUFFROY. purent séduire Jouffroy ; le gentilhomme français ne voulut pas renoncer à servir son pays et son roi ; au retour de Vérone, il refusa un emploi élevé dans le ministère des affaires étrangères afin de conserver son indépendance comme écrivain, et Louis XYIIl le nomma chevalier de la Légion-d'Honneur, en lui assignant une pension de mille écus sur sa cassette. La guerre d'Espagne fut promptement terminée, mais Ferdinand YII manquait des ressources financières indispen- sables pour affermir son autorité ; la révolution employait tous les moyens de le tenir sous sa dépendance, en empê- chant qu'on lui fît parvenir des fonds ; le marquis de Croy- Chanel avait négocié un emprunt, Joufi'roy trouva le ban- quier Guebard et parvint avec une audace habile à porter au roi d'Espagne le premier million. Après l'accomplissement de cette mission, il s'adonna plus particulièrement aoi tra- vaux industriels et scientifiques ; sa parlicipartion h la né- gociation d'un emprunt pour Don Miguel roi du Portugal, en 4832, et l'organisation à Borne, en 1834, d'une banque dont M. Rubichon avait obtenu le privilège, furent des opé- rations financières sans caractère politique ; la banque de Rome continue de rendre de grands services aux Etals-Pon- tificaux. Jouffroy fit partie des réunions littéraires et scientifiques avec les hommes les plus éminenls; il concourut à la fon- dation des Sociétés d'encouragement pour l'industrie natio- nale, des auteurs dramatiques et du caveau ; il fit partie de celles des hommes de lettres, des antiquaires de Normandie et d'un grand nombre d'autres qui tinrent à honneur d'ins- crire son nom sur leurs listes. Pendant qu'il gouvernait la banque de Rome, il fut reçu membre de la Société libérienne des sciences, lettres et arts de cette ville, le 22 novembre 1834, avec un éclat exceplionnel. Son discours, en langue italienne