Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           JOUFFROY.                           17
    « Veuillez joindre à ce souvenir, M. le comte, celui de
«   l'estime particulière que voire conduite et vos talents ont
«   inspirée aux héritiers de l'homme qui illustra la France
«   par ses ouvrages dans la carrière que vous parcourez déjà
«   avec tant de talent.
    « J'ai l'honneur, etc.
                      « Signé : Max.   DE MONTESQUIEU.     »

   En 1821, Jouffroy parut au congrès de Leybach, réuni
pour aviser aux moyens de réprimer la révolution de Naples.
En 1822, il accompagna le duc de Montmorency, ambas-
sadeur extraordinaire au congrès de Vércne, où il remplit
les fonctions de rédacteur des protocoles. L'empereur
Alexandre qui se connaissait en hommes le distingua et
lui donna des témoignages particuliers de bienveillance et de
confiance. Voici comment Jouffroy racontait la décision du
congrès relativement à l'intervention française en Espagne,
pour rétablir sur son trône Ferdinand VII, à qui l'insur-
rection militaire avait imposé une constitution. Louis XVIIl
voulait intervenir; mais M. de Viilèle, ministre des finances,
craignant que la guerre ne fit baisser les fonds à la Bourse,
suscitait des difficultés et avait chargé Chateaubriand de
combattre l'intervention. L'empereur Alexandre, qui était
l'âme du congrès, partageait les vœux de Louis XV11I ; con-
naissant les dispositions de chacun des membres, il chargea
Jouffroy de rédiger un protocole dans le sens de l'intervention;
le lendemain à six heures du malin, il vint lui-même prendre
le projet, le porta à la séance, pria le duc de Montmorency
de le lire ; la lecture achevée, l'empereur reprit le papier en
disant : c'est entendu, le congrès approuve. Chateaubriand
se hdla de retourner à Paris, M. de Viilèle lui-même se
fit honneur de la décision qu'il n'avait pas pu combattre ou-
vertement. Les offres brillantes de l'empereur Alexandre ne
                                                  2