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 418            HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.
  temps avant M. Marie, de nous faire voyager plusieurs anées
 vers Àtene et dans Rome l'anciene, avec le seul but de nous
 faire écrire, au gré des peuples de ces cités, une infinité de mots
 qu'ils prononçoient autrement que nous. Laissons donc cete or-
 tografe sientifique aux auteurs létrés, et suivons la nature en
 adoptant une manière d'écrire qui, par la prontitude de la main
 et par la simplicité de l'articulacion, méritera d'être apelée
 l'ortografe des sanculotes. »
    Quant à l'établissement du journal, deux membres du Comité
 révolutionaire de l'a section Sautemouche, en vertu d'une réqui-
 sition de la Commission temporaire, approuvée par les Repré-
 sentants, étaient venus, le 18 nivôse an II, lever les scellés ap-
 posés sur l'imprimerie du citoyen d'Aumale, rue Chalier, maison
Basset. Les clefs furent remises aux mains du citoyen Duviquet
qui prit possession de l'atelier. Le 22 du même mois, Le Fèvre,
membre de la Commission temporaire, Hélie, secrétaire du Jour-
nal des départements de Rhône et Loire, Laurent, membre du
Comité révolutionnaire de la Montagne et Sevin fils, serrurier,
vinrent lever les scellés apposés sur l'appartement occupé par
d'Aumale, rue Chalier. Les effets d'habillement appartenant à
d'Aumale furent remis sous les scellés, l'argent trouvé dans les
tiroirs fut déposé entre les mains des citoyens Grimaud et Du-
viquet. Le 1 er pluviôse, le matériel de l'imprimerie fut trans-
porté de la rue Chalier à la place de la Comédie des Terreaux.
    Les abonnements ne pouvaient pas couvrir les frais du jour-
 nal ; le Gouvernement y pourvoyait. Duviquet recevait des som-
mes qu'il employait, suivant le besoin, aux dépenses de sa feuille
et aux divers travaux que lui demandait l'autorité. Faible
comptable, il tenait ses livres avec peu de régularité, et lorsque
le 10 germinal les représentants lui demandèrent un état de
situation, il eut de la peine à le donner. Trente-deux louis d'or,
surtout, confiés sans reçu au citoyen Marino, le mirent dans
une situation périlleuse. Sa réputation, violemment attaquée,
triompha de cette épreuve, mais il ne put échapper aux embar-
ras qui le poursuivaient qu'en quittant Lyon.
  Ses comptes présentés avec un soin minutieux pour certai-