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466 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.
nous permette une ou deux citations. Pelzin possédait ou con-
naissait les pièces originales. Nous copions d'après lui.
« Note extraite de la liste des fuyards des sections de la Montagne cl de la
« Convention réunies.
« PEUR™, ennemi de la Révolution ; on le croit à la campagne, à Chapo-
« nol. Nous observons que c'est un homme trés-borné et qu'il n'a jamais eu
« d'opinion fixe. L'on pourrait se contenter de lui prendre sa fortune, »
« Au nom du Peuple français, les Représentants du Peuple envoyés dans la
« Commune-Affranchie pour y assurer le bonheur du Peuple,
« Requièrent la Commission des séquestres de faire apporter de suite
« chez eux, deux cents bouteilles du meilleur vin qu'ils pourront trouver ;
« et, en outre, cinq cents bouteilles de vin rouge de Rordeaux, de première
« qualité, pour leur table, leur enjoignant, à cet effet, de faire lever les séques"
« très apposés sur les lieux où ledit vin pourrait se trouver ; de réapposer lesdit*
« scellés dès qu'ils auront enlevé la quantité sus désignée, et, s'il étoit né-
« cessaire de les lever dans divers endroits pour remplir cette réquisition ,
« de les réapposer à fur et à mesure. Fait à Commune-Affranchie, le i 3 nt-
« vôse, l'an deuxième de la République française, une et indivisible.
« Signés à l'original, Fouehé et Albite. »
« Extrait d'une lettre écrite par Ackard à Gravier.
« Ville-Affranchie, ce 27 frimaire, l'an 2 de l'ère républicaine.
« Frère et ami, encore des têtes, et chaque jour des tètes tombent. Quel-
« les délices tu aurois goûtées, si tu eusses vu avant-hier cette justice natio-
« nale de deux cents neuf scélérats ! Quelle majesté ! quel ton imposant ! tout
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c édifioit. Combien de grands coquins ont, ce jour-là , mordu la poussière dans
« l'arène des Brotteaux ! Quel ciment pour la République ! Aujourd'hui et de
« main de pauvres diables seront innocentés publiquement ; on les embrassera,
« on les élèvera aux nues.....
« Salut et fraternité, Signé, ACHARD. »
La publication de ces pièces, à un an de distance à peine de
l'époque où elles avaient été écrites, causait une exaspération pro-
fonde dans les esprits. La réaction contre les Terroristes fut ter-
rible et sanglante. La Compagnie de Jéliu s'organisa, les Mus-
cadins reparurent triomphants et la vengeance au cœur, le Ré-
veil du Peuple, cette Marseillaise des ennemis de la Révolution,
retentit d'un bout à l'autre de la cité, et les Jacobins, poursui-
vis à leur tour, furent massacrés avec la même férocité qu'ils