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390 DES SEGUSIA.VI LIBERi.
vention synallagmatiquepassée avec eux, mais bien par l'effet
d'une concession d'Auguste, comme une véritable faveur qui,
pour les rendre indépendants les uns à l'égard des autres, ne
devait cependant pas les affranchir de la domination romaine.
Est-ce que jamais à Rome l'on eût voulu consentir, vis-à -vis de
pays conquis, à abandonner l'impôt sur la terre qui forme sur-
tout le lien puissant et immuable de sujétion d'un peuple à l'é-
gard d'un autre ? Cornment expliquer cela avec cette sorte de
droit éminent de propriété, qui était attribué au peuple romain
ou à l'empereur sur le sol provincial. « La propriété du sol,
dit Gaius ( lib. H, § 57), appartient au peuple romain ou à l'État ;
quant à nous, nous sommes censés n'avoir que la possession
et F usufruit » In eo solo dominium populi romani ut vel
Cœsaris.
Si, Ã toutes ces raisons, nous joignons ce que dit Tacite, que,
sous Néron, d'énormes contributions dévastaient l'Italie, rui-
naient les provinces, les peuples alliés, ET JUSQU'AUX CI-
TÉS QU'ON APPELAIT LIBRES (1), nous pouvons tenir
pour certain et comme bien et historiquement prouvé que les
peuples liberi payaient des impôts aux Romains.
• §4.
I.Nous allons plus loin : nous estimons que même les colonies
qui jouissaient du Jus italicum, et qui, à ce titre, étaient immu-
nes, ne laissaient pas cependant que d'être sujettes à une sorte
d'impôt. Ces colonies n'étaient tenues ni à la capitation ou impôt
personnel, ni au veetigal ou contribution en nature que suppor-
taient les terres conquises de la Sicile, ni au stipendium ou im-
pôt fixe, comme celui qui, sous la République, frappait les pro-
vinces autres que la Sicile (Cicéron, in Verr., 111, 6). Elles ne
payaient pas non plus le trïbutum qu'avait établi Auguste ; c'est-
à -dire qu'elles ne payaient ni l'impôt personnel, tributum capitis
(1) Intcrea confercndis pecuniis pervastala Italia, provincice evasœ, sociique
populi, etqvm CIVITATBM I,IEEP,.E VOCANTIT, (Tacit., Ann., lib. XV, c. 45).