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 276                          DE LA SAOSNE.
  trajet de Lyon à Châlon en six heures et demie, et en quatre heu-
  res de Châlon à Lyon (1).
     Il s'en faut bien, toutefois, que le dernier mot de la navigation à
 la vapeur de la Saône soit dit. On peut lui imprimer plus de célé-
 rité ; il convient surtout de donner à ce service une régularité
 dont il manque tout-à-fait, et, parmi les perfectionnements à in-
 troduire , il est essentiel de trouver des moyens de brûler ou
 d'absorber la fumée qui se dégage et qui souvent retombe si
 incommodante sur les voyageurs.
    Tel est le développement qu'a reçu la navigation de la Saône,
 sous l'influence de la liberté dont elle jouit. Tels sont les mer-
 veilleux résultats sortis d'une émulation ardente à s'ingénier,
 non seulement pour multiplier les moyens de transport sur cette
 rivière, mais encore pour les rendre plus rapides, plus commodes
 et plus économiques.
    En 1826, les premiers bateaux à vapeur qui transportèrent des
 voyageurs sur la Saône mettaient quinze heures pour faire le
trajet de Lyon à Châlon à la remonte, et 9 heures à la descente.
— En 1851, ils ne mettent plus pour parcourir ce trajet que
7 heures à la remonte et 5 heures à la descente.
    En 1826 et jusqu'en 1839, les premiers bateaux à vapeur de la
Saône ne renfermaient dans chaque compartiment qu'une seule
 chambre incommode, surtout en ce qu'elle servait pêle-mêle
tout à la fois de salon, de salle à manger et d'entrepôt pour les
bagages. — En 1851, chaque bateau contient un magasin pour
les effets des voyageurs, une salle à manger, un salon et un ar-
rière-salon ; le tout disposé de la manière la plus confortable et la
plus élégante.
    En 1826, le voyage de Lyon à Châlon coûtait 9 fr. par
personne aux premières places, et 6 fr. aux secondes.—En 1851,
il ne coûte que 6 fr. aux premières et 4 fr. aux secondes ; et
même, dans plusieurs bateaux, quatre francs aux premières et
deux francs aux secondes.
    En 1826, l'on comptait deux bateaux à vapeur seulement, na-
  (i) Depuis que ces lignes sont écrites, le Riverain, construit par MM. Du-
pont et Veillon, s'est mis en marche le 21 octobre I 8 5 I .