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90                    BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
parcelle du vaste domaine sur lequel, là comme ailleurs, ils s'étaient
 complaisamment établis. A ces neuf thèses, qui embrassent la partie la plus
 importante et la plus controversée de l'époque romaine, il a joint une
 dissertation particulière sur les actes et la mission de saint Bénigne. La
 prédication et le martyre de v.e premier apôtre de la Bourgogne sont le
 pivot sur lequel tournent toutes les origines dijonnaises. Il était donc
 essentiel d'en fixer la date, de débrouiller les légendes confuses et contra-
 dictoires qui s'y rapportent, de découvrir, au milieu d'actes interpollés ou
tronqués, les véritables traditions, de rechercher, dans la poudre des
bibliolhèques, une chronique digne de quelque confiance, d'interroger enfin
le petit cycle hagiographique dont l'apôtre bourguignon est le centre.
    Nous ne suivrons pas M. de Belloguet dans le développement de ses
preuves, nous nous bornerons à constater les faits qui ressortent de son
travail.
    Divio porte, dans le radical de son nom, un cachet d'origine celtique qu'il
est permis de constater, mais qui ne nous révèle rien de positif ni sur
l'histoire, ni même sur l'existence de cette ville avant l'époque romaine. Le
lieu était connu; il avait reçu une dénomination, d'où l'on peut croire qu'il
avait été la résidence de ceux qui la lui avaient donnée. Divona, Cellarum
lingua, dit Ausone, en parlant d'une célèbre fontaine de Bordeaux. C'est là
toute la concession qu'on doit raisonnablement faire aux celtomanes et aux
étymologisles.
    Si aucun auteur classique ne parle de Dijon, si le nom de cette ville n'est
cité par aucun géographe, n'est donné par aucune Notice des Gaules, n'est
porté sur aucun Itinéraire romain, c'est que son importance et son rôle,
pendant la période historique qui suivit la conquête, sont évidemment des
plus minimes, c'est que son territoire, compris dans la cité des Lingoncs, ne
subit probablement aucune de ces transformations qui firent alors de
certains centres de population et d'industrie, des municipes, des villes libres
ou alliées. Mais il n'en faut pas conclure (jue Dijon fut à cette époque un
désert, un lieu sauvage et inhabité. Le témoignage des monuments supplée
ici à celui de l'histoire. En fouillant le sol de la ville et des environs, en
interrogeant les restes d'une enceinte antique, en démolissant des murailles
relativement plus récentes, mais qui remontent toutefois aux siècles où la
société chrétienne et française tendait à s'asseoir définitivement sur les
ruines du monde romain amoncelées par les Barbares, on a trouvé des traces
nombreuses constatant le séjour, la civilisation et les arts du peuple-roi.
Telles sont des tombes, des cippes funéraires et rolils, des bas reliefs, des
statues, des fragments d'architecture, appartenant à divers âges de la domi-