Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   BASSIN HOUILLER DE LA LOIRE.                            35?
    Le Courrier de Lyon, qui', après avoir signalé les dangers
de la coalition houillère en termes très-énergiques, a cru devoir
prendre sa défense, disait, dans sa feuille du 4 janvier 1851 :
« Un monopole absolu pourrait sans doute avoir de sérieux in-
convénients ; un monopole restreint, tel que ceïui de la Compa-
gnie générale, peut aussi lui-même en avoir. Aussi appellerions-
nous la sollicitude de l'administration        »
   Le monopole de la Compagnie houillère est aussi absolu qu'il
peut l'être. Organisé sur une vaste échelle, avec d'énormes ca-
pitaux, il est exercé, sans concurrence sérieuse, sur toutes les
populations et les industries, dans le rayon du bassin de la Loire.
Fût—il aussi restreint qu'on le suppose, il n'en est pas moins
illicite ; car la loi ne distingue pas deux espèces de monopole,
l'un permis, l'autre prohibé. Tous les monopoles que la loi n'au-
torise pas, dans un intérêt public, sont interdits aux particuliers.
    L'administration peut, dit-on, prévenir les abus du monopole;
mais par quels moyens ? Depuis six ans, elle n'a rien fait pour
s'y opposer. Est-ce par un tarif qui fixerait un prix maximum ?
la coalition ne veut pas s'y soumettre. Est-ce en intervenant dans
les ventes ou achats ? Mais si la Compagnie ne veut pas de li-
mite de prix, l'intervention des fonctionnaires administratifs
 serait sans effet. Le Conseil général de la Loire l'a déclaré dans
 sa session de 1849; il ne peut y avoir de garanties sérieuses
contre le monopole ; l'autorité publique ne peut transiger avec
les auteurs du délit. Le seul moyen d'en faire cesser les abus,
 c'est la suppression même du monopole.
    Le combustible minéral à bon marché, tel est le vœu de la
 loi. C'est la condition de succès des fabriques dont il est l'ali-

M. Dumont, minisire des travaux pnblics écrivit au préfet de la Loire que la
ilissolution de l'association houillère était arrèlée en principe ; mais M. Jayr
lui succéda et M. de Chappe était chef de division au même ministère. L'un
et l'autre ont accepté les fonctions d'administrateurs de la compagnie générale
dont la dissolution était arrêtée. En 1848, une proposition de loi présentée à
ce sujet par les représentants de la Loire fut prise en considération et ren-
voyée au Conseil d'Etat qui n'a point encore donné son avis. Ce retard per-
pétue le monopole au grand préjudice des populations industrielles,