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                   HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.                            455
 d'horreur, vous venez de retirer subitement vos pas. Voyez le sang dont la
 terre est rougie. C'est le sang de vos ayeux. C'est celui de votre postérité.
 C'est le sang du mari fidèle, de l'épouse chaste, de la heauté promise, de
 l'amant chéri; et c'est Collot qui sans pitié l'a fait répandre...
    « Ne cherchez pas ces édifices superbes qui faisoient l'orgueil de la cité,
 et qui rendoient Lyon la glorieuse rivale de l'ancienne et opulente ville de Tyr,
 Collot, en un clin d'oeil, les a changés en tristes décombres ; il a voulu
 que Lyon ne présentât plus que les ruines de Palmyre. Vengeance, citoyens,
 jurez vengeance contre le vandale destructeur des villes....
    « Lyonnois, vous ne pouvez faire aucun pas dans vos murs, hors de vos
 murs, sans fouler les ossements de vos frères, sans marcher sur des tombeaux.
 Collot a fait de votre ville un vaste cimetière. Tout au dedans et au dehors
 est plein des crimes de Collot. Hâtez-vous de rédiger la dénonciation de ses
forfaits. La France l'attend ; la Conveniion la demande ; votre salut, celui
 de la patrie y sont attachés. La Commission des 21 a annoncé que son
 rapport sur ce grand coupable étoit prochain. Hâtez-vous, vous dis-je, ou
 craignez que Collot n'invoque, en sa faveur, votre silence.
                                                    « Signé : PELZIH, »

    Dans cette dénonciation des forfaits de Collot-d' Herbois, nous
 n'avons point vu, comme M. Gonon, une provocation au meur-
 tre et à l'assassinat de toutes les personnes gui eurent un emploi
public à la suite du siège. Collot seul est nommé, Collot seul est
voué, non au fer d'un assassin, mais au trop juste supplice qui
l'attend, à la hache de la justice, et après un jugement que
 rendra un tribunal non suspect, la Convention.
   Ajoutons encore que les publications de d'Aumale, de Laussel
et de Carrier sont l'insulte du bourreau à sa victime et que la
feuille de Pelzin n'est que le cri de vengeance de la victime
contre son meurtrier debout et puissant.
   Ce premier numéro, incriminé par M. Gonon, est du 29 plu-
viôse ; mais, près de deux mois auparavant, Pelzin avait publié
un prospectus non moins violent, non moins accusateur contre
Collot et ses amis. Arrêté comme poussant les citoyens à la haine
les uns contre les autres, Pelzin fut mis en jugement. Voici les
pièces de son procès. M. Gonon donne à cette arrestation la date
du 5 ventôse, lisez 5 nivôse, an III.