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                  HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.                            417
ou plutôt quand ils en auroienl été les témoins, ils y eussent été insensibles ;
car une âme dévouée au mensonge et à l'imposture est fermée aux douces
émotions de la nature et de l'humanité. Les voilà ces hommes bons par excel-
lence ! Toute leur sensibilile est pour les ennemis du peuple ; ils parlent avec
attendrissement des rebelles atteints par la vengeance nationale : ils ne vous
parleront pas de même des innocents dont la justice publique a brisé les fers...
Si les rebelles ont été punis avec éclat, les innocents ont été acquittés avec
pompe, et dans un nombre ô peu près égal. »

  On ne peut en effet qu'admirer cette profonde sensibilité des
Terroristes qui pleurent de joie en voyant mettre en liberté 172
innocents. Quant aux coupables mis à mort en nombre à peu-
près égal, on ne doit pas les plaindre. C'étaient des scélérats
qui regrettaient la tyrannie; leur châtiment était trop mérité.
L'âme tendre du journaliste n'a pas dû s'en émouvoir, lui qui
écrit un peu plus loin :
   « Chaque jour de la vie d'un journaliste dont le cœur est pur, est vine jouis-
sance aussi douce que paisible. Tantôt c'est une vérité qu'il développe, tan-
tôt les triomphes de sa patrie qu'il décrit. Éclairer et chanter son pays, voilà
le partage de ses journées ! Le soir, il peut se dire : « un sommeil calme va
« fermer mes paupières ; car demain mes concitoyens, mes frères verront
« que leur bonheur occupa mes pensées ; que les vertus de leurs frères, de
« leurs pères, de leurs enfants ont épuisé mes pinceaux. »
   Le Rédacteur en chef du Journal Républicain était Duviquet,
secrétaire de la Commission temporaire, ancien collaborateur de
d'Aumale, et, plus tard, journaliste à Paris. C'est à lui que
nous attribuons une partie des citations que nous avons faites
dans ce journal et dans celui de Commune-Affranchie. La col-
laboration était du reste à peu près la même pour les deux
journaux. On y comptait Borfeuille, quand il n'était pas envoyé
en mission pour révolutionner les départements de la Loire, de
l'Ain et du Mont-Blanc, Le Fèvre, Duhamel et quelques mem-
bres de la Commission temporaire de surveillance, mais surtout
Grimaud et Gonon qui travaillaient assidûment et régulièrement
 avec le rédacteur en chef.
   Dodieu, juge au district du tribunal de Commune-Affranchie,
donna, dans le journal, une suite d'articles pour établir un
 « Nouvo Sistème d'Ortografe. » « Quele pitié, disait-il, bien long-
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