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232                       DE LA SAONE.
Saône faisaient le parcours de Lyon à Châlon, à la remonte, en
36 à 40 heures, et de Châlon à Lyon, à la descente, en 14 à
15 heures. Aujourd'hui les remorqueurs font ce même parcours
à la remonte, en 31 heures environ, et à la descente, en dix
heures environ, c'est-à-dire que leur vitesse moyenne est de
1 mètre 5 centimètres à la remonte, et à la descente, de 4 mètres
par seconde.
   Le tarif des marchandises sur la Saône est moyennement de
20 francs la tonne ; la marchandise prise en ville, à Lyon, et
rendue en ville à Châlon. Dans les mêmes conditions, les sels
payent par tonne 12 fr. 50 cent., et les vins et la houille 3 fr.
L'on traite de gré à gré pour le transport de la houille et des vins
dont le prix est habituellement 450 francs, de Lyon à Châlon,
pour un bateau chargé de 100 tonnes.
   D'après ce qui a été plaidé devant la cour d'appel de Lyon,
M. Trayvou a fait, avec la Compagnie des mines de la Loire, un
traité par lequel il transporte, à raison de 3 fr. la tonne, la
houille de cette compagnie, de Lyon à Saint-Symphorien, ce qu
embrasse un parcours de 216 kilomètres.
   Il résulte de là qu'en calculant le parcours entre Lyon et
Châlon, à raison de 134 kilomètres, suivant que le porte la
dernière borne placée à Serin, le transport des marchandises
ordinaires sur la Saône, se paye, avec embarquement, débarque-
 ment et factage compris, 14 centimes 9 millièmes, par tonne
et par kilomètre et 13 centimes sans manutention. — Ce prix
 diminue du tiers environ, pour le transport des vins et de la
houille. M. Trayvou transporte même la houille de la Compagnie
 des mines de la Loire, à raison de 1 centime 388 millièmes par
 tonne et par kilomètre.
   Malgré l'accroissement et les facilités des moyens de traction,
le prix du transport des marchandises s'est, à peu de chose près,
maintenu dans les mêmes limites où il était, il y a plus de trente
 ans, si l'on excepte une courte période de quelques mois, en
 1829, pendant laquelle l'on vit la voiture par eau, de Lyon à
 Châlon, se payer à raison de 2 francs 50 centimes la tonne, par
 suite de la concurrence que se faisaient les Compagnies rivales.