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                 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.                            319
   Homme d'intelligence, quoique entraîné par la passion, Cham-
pagneux ne put continuer longtemps cette guerre de chaque jour.
Usé par ce combat incessant, malade autant d'esprit que de
 corps, il écrit dans le numéro 24, du 27 septembre 1790, qu'il
se retire pour cause de santé. Il laisse la direction « du vaisseau
qu'il a osé conduire jusqu'à présent » aux mains de deux per-
sonnes qui réunissent patriotisme et talent. 11 a obtenu l'honneur
d'être abhorré par ses ennemis. Il ne regrette qu'une chose,
c'est de n'avoir pu mourir pour son pays.
   Ces deux personnes, qu'il ne nomme pas sont, d'après une
note de M. Boissieux, le docteur Jacques Pitt, né à Montbrison,
vers 1746, mort à Lyon le 2 janvier 1803, et le comédien Plan-
terre, acteur du théâtre de Lyon. Cette note, d'une écriture du
temps, est en marge d'un exemplaire de M. Chevalier qui a bien
voulu nous la communiquer. M. Boissieux, alors avocat dans
notre ville, fut plus tard procureur impérial.
   Le n° 25, mardi 28 septembre, contient un avertissement dont
les idées sont moins violentes et le style beaucoup plus doux.
Une conversation entre un des collaborateurs et une jeune ba-
telière de Vaise, prouve qu'on peut porter l'habit de soie et la
veste brodée sans être un malhonnête homme. Les deux dis-
coureurs finissent en s'embrassant. Depuis ce numéro, le jour-
nal s'annonce comme rédigé par une Société de gens de lettres.
Même imprimeur.
   M. Champagneux, dans le discours préliminaire qu'il met en
tête des œuvres de Mme Roland dont il était l'éditeur, s'exprime
ainsi au sujet du Courier                                        -.
   Je fis un journal qui me valut beaucoup de haine mais qui me fit aussi des
amis. : je lui dois l'estime particulière que me vouèrent dès ce moment Roland
et sa femme. Je donnai place dans mes feuilles périodiques à plusieurs arti-
cles qu'ils me fournirent et qui étaient toujours du plus grand intérêt. — Au-
cune vue d'intérêt ne s'était mêlée dans mon entreprise, je cédais tous les bé-
néfices à la Société philanthropique de cette commune.

 Parmi les attaques dirigées contre M. Champagneux et le
Courrier, on cite le pamphlet fameux :
  Etrennes ou adresses à MM. les rédacteurs du Courrier de Lyon, à tous les