Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
36                     HISTOIRE LITTÉRAIRE
 gaires, s'ils ne sont dans des conditions exceptionnelles de re-
 liure et de beauté. Qu'on me permette d'en citer quelques-uns
parmi les meilleues ; on peut se procurer, pour un prix très-
modique, un bon exemplaire de Menestrier, de Rubys, de Saint-
Aubin, de Colonia. Telle collection d'un journal politique dont
l'entretien, au prix annuel d'abonnement, a coûté à M. Coste
plusieurs milliers de francs, ne trouvera probablement acquéreur
qu'au poids du papier, tarifé à quelques centimes le kilogramme.
Nombre de recueils littéraires tomberont aux plus modestes éta-
lages des bouquinistes, accompagnés dans ce dernier gîte par
des milliers de ces brochures que font éclore, à Lyon, les af-
faires du moment, et dont beaucoup deviennent des documents
utiles. Je ne saurais trop le dire , le mérite principal de la Biblio-
thèque lyonnaise, formée par M. Coste, consiste dans son ensem-
ble et dans l'excellente condition des exemplaires ; mais les élé-.
ments de cette grande collection dépecée ne présenteraient guè-
res plus de valeur que n'en auraient les myriades de parcelles
d'une belle mosaïque qu'une main vandale s'aviserait de briser.
La vente aux enchères et en détail des livres sur Lyon de la
bibliothèque de M. Coste, est un calcul mauvais à plus d'un titre.
    On sait qu'elle a été la destinée de la bibliothèque dramatique
si regrettable et si regrettée de M. de Soleine ; évaluée cent mille
écus par les héritiers et livrée au commissaire-priseur, malgré
l'avis de bibliophiles prévoyants, elle produisit à peine quatre-
vingt-dix mille francs. Si la magnifique collection du prince
d'Essling a donné un chiffre de cent mille francs après quelques
vacations, c'est qu'elle se composait de romans de chevalerie in-
finiment rares et d'une beauté phénoménale. L'immense biblio-
thèque de M. Huzard , jouissait d'une renommée européenne;
elle avait été formée avec amour et une grande intelligence servie
par les occasions les meilleures. On espérait de sa vente un ca-
pital considérable ; il n'a pas atteint au tiers des prévisions, et
les frais ont dépassé quinze mille francs. Plusieurs bibliothè-
ques locales , composées comme avait fait M. Coste, de livres
sur l'histoire d'une ville et d'une province, ont été récemment
mises en vente publique ; c'est à peine si la dépense a été cou-