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LES MEDIOLANUM ET LES FINES. 221
FINES.
Examinons maintenant ce qu'étaient les Fines, mentionnés plus
souvent que les Mediolanum dans les Itinéraires et dans la carte
de Peutinger. Cette question, qui semble, au premier coup d'oeil,
oiseuse et peu importante, n'est pas, Ã mon avis, indigne de
fixer l'attention des amis de l'antiquité.
Cette dénomination de Fines n'était pas bornée à la Gaule ; elle
s'étendait à toutes les contrées soumises à l'empire de Rome.
Ainsi, nous voyons des Fines dans l'Àsie-Mineure, la Macédoine,
l'IHyrie, l'Espagne, l'Italie. Il semble tout d'abord facile d'ex-
pliquer ces Fines ; ce sont, comme l'indique le mot, les limites
des différents peuples. Mais pourquoi ces limites sont-elles mar-
quées dans les Itinéraires comme des mansions ? Pourquoi ces
mansions étaient-elles établies ainsi sur les routes aux limites de
chaque peuple soumis aux Romains? Quels établissements y
avaient été formés ?
Voilà différentes questions qui n'ont pas encore fixé, je pense ,
les regards des archéologues. Aucun ne s'en est occupé, à par-
Mentelle qui, dans son Dictionnaire de Géographie ancienne de
l'Encyclopédie méthodique, prétend, mais sans en apporter des
preuves, que les^wes étaient des colonnes milliaires que l'on
plantait sur les confins des provinces et des peuples. Mais les
colonnes milliaires étant destinées à marquer seulement les dist
tances et non les limites, Bergier, dans son savant ouvrage sur
les grands chemins de l'Empire romain, où il parle des monu-
ments qui ornaient quelquefois les voies romaines, surtout Ã
l'approche des villes et des cités, ne trouve, dans les auteurs ro-
mains, aucune mention de cestolonnes placées pour marquer les
limites de la province. D'ailleurs, nul de ces monuments lapi-
daires n'a été découvert, que nous sachions, alors que plusieurs
colonnes milliaires enrichissent nos collections d'antiquités ro-
maines.
Qu'on me permette de présenter ici mon opinion.
Je crois que les Fines étaient des lieux de péage, des lieux où