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par Tetzel. Ce Tclzel avait une intelligence bornée, une ima-
gination tourmentée par des scrupules continuels, une croyance
sans bornes, mais aussi sans discernement. Il parcourut l'Al-
lemagne, prêchant dans les rues, et menaçant de la colère
du Seigneur ceux qui nieraient les pouvoirs de Rome. Il était
accompagné de frère Bartholomée qui vendait les cédules
toutes signées. Il y avait, outre les indulgences, des dispenses
de mariage aux degrés prohibés, d'abstinence et de carême.
C'était un scandale (risle pour les âmes pieuses.
   Luther indigné écrit d'abord à l'évêque de Misnie une lettre
pleine de douleur et de colère, le suppliant de rappeler Tetzel,
de mettre un terme à ces profanations maladroites. La réponse
se faisait attendre. Le fougueux Saxon s'irrite, s'élance dans
l'église de Wiltemberg et fulmine son fameux sermon sur les
indulgences, écho des derniers cris de Jean Huss et de Wiclef
mourant pour la domination absolue de la raison ; cette vio-
lente diatribe se résume toute entière dans ces deux propo-
sitions :
    14 e . L'indulgence, au lieu de prêcher l'expiation, laisse le
chrétien danslafange du péché. Si l'on ne doit rien dire con-
 tre l'indulgence, il ne faut pas non plus en prôner l'effi-
cacité.
    15 e . Donne, si tu as de reste, au nom du Seigneur, pour
l'édification dg, Saint-Pierre-de-Rome ; mais n'achète pas de
pardons.
   La guerre était commencée : l'opinion publique, puissance
qui naissait à peine, les adopte avec enthousiasme. L'Univer-
sité, le peuple, les moines, que la découverte de l'imprimerie
laisse inoccupés dans leurs couvents, se groupent derrière
Luther. Le voilà devenu en peu de temps le pape de l'Alle-
m a g n e ; il s'effraye lui-môme de sa révolte ; le trouble le sai-
sit, et tremblant il écrit à l'archevêque de Mayence une lettre
pleine d'humilité, qui nous paraît peu sincère. Le germe
 de ses doctrines s'y retrouve habilement dissimulé.
  « Pardonnez-moi, père vénérable en Jésus,père très illustre,