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191 vociférations sur l'officier qui n'eut que le temps de mettre le sabre à la main. Méhémet l'entoura de ses bras afin de le protéger, et le jeune arabe n'eut pas plutôt compris l'in- tention de son maître que, tirant son yatacan, il s'élança près du français pour lui faire un rempart de son corps. —'Mort, mort au français ! mort à l'infidèle! hurlaient les cavaliers. Arrêtez, s'écria Méhémet hors de lui, arrêtez, cet étranger est mon hôte. — Mon père, dit froidement le lieutenant résigné à son sort, laisse-moi me défendre, laisse-moi vendre chèrement ma vie à ces brigands. — Point d'hospitalité pour les ennemis du Coran ! Vengeons sur ce profane le sang de nos frères massacrés! — Malheureux! s'écriait de nouveau le vieillard au déses- poir, vous n'êtes pas des arabes, mais un ramas impur de nations dégradées ! Outragerez-vous à ce point ma vieillesse? Me faudra-t-il pour vous loucher invoquer mes droits à v o - tre reconnaissance? J'en vois parnni vous dontj'ai guéri les blessures; à d'autres j'ai donné mes plus belles brebis pour combler les vides creusés dans leurs troupeaux par une épidémie cruelle. Retirez-vous, retirez-vous, au nom de Dieu! — Non, crièrent tumultueusement les cavaliers, non, n o n ! son sang nous appartient! — Nous porterons sa tête à Achmet! — Oui, oui, sa tête, la tête de ce chien ! Et sans égard pour les supplications de Méhémet ils s i précipitaient sur le jeune lieutenaut. C'en était fait de ce dernier, quand une voix impérieuse s'élevant soudain à quelques pas : Race dégénérée, que le courroux du prophète tombe sur vous et vos familles si vous accomplissez voire inique dessein ! fuyez ou je vous maudis à l'instant! C'était l'ami de Méhémet, c'était le savant Marabout. A la vue de ce sage vénéré les brigands honteux tournè- rent bride et s'enfuirent. Lui, s'approchantdu français : Le mo-