— 512 — d'artiste, de pèlerin et de Français accompli. Toute belle chose lui était chère, tout grand souvenir l'émouvait, et son rare talent, jailli de source, inventait des couleurs, des accords et des rythmes, à la fois classiques et modernes, qui donnent à ses livres d'historien et d'observateur une large et poétique cadence. Il n'a touché à rien sans y laisser de sa lumière. Sa parole, abondante, spirituelle, nourrie de richesse humaine, enchantait. Cette légion thébaine des grandes âmes et des nobles esprits partis avant l'âge pour le jardin des morts, elle nous escorte, plus nombreuse que les vivants dignes d'y figurer. Elle ne nous quitte pas, elle nous adresse un encouragement solennel. Il nous faut passer, puisque c'est notre besogne de vivre, passer près de cette tombe blanche, près de cette autre, près de cette autre encore. Le mort, nous le laissons à la terre, mais sa vie éternelle, nous l'emportons avidement avec nous. Henri FOCILLON L'Imprimeur gérant, M. AUDIN.