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      Certes il ne cesse de répéter que les manifestations de la vie sont des
phénomènes physiques et chimiques. Mais il prend soin de remarquer
que ces manifestations ne sont pas toute la vie.
      A maintes reprises, il a insisté. Mais les pages les plus célèbres, parce
qu'elles sont les plus précises, sont celles de la première des Leçons sur
les Phénomènes de la Vie communs aux Animaux et aux Végétaux, Paris, Bail-
lière, 1878.
     Il va s'y déclarer non pas vitaliste proprement dit, mais si nettement
convaincu du caractère propre, spécifique de la vie, qu'il ruinera définiti-
vement les thèses mécanistes :
      « ...L'idée d'une force qui préside à l'enchaînement des phénomènes
vitaux est sans doute la première qui se présente à l'esprit, et elle paraît
indéniable lorsque l'on considère l'évolution rigoureusement fixée des
phénomènes si nombreux et si bien concertés par lesquels l'animal et la
plante soutiennent leur existence et parcourent leur carrière. En voyant
l'animal sortir de l'œuf et acquérir successivement la forme et la constitu-
tion de l'être qui l'a précédé et de celui qui le suivra ; en le voyant exé-
cuter au même instant un nombre infini d'actes apparents ou cachés qui
concourent, comme par un dessein calculé, à sa conservation et à son en-
tretien, on a le sentiment qu'une cause dirige le concert de ses parties et
guide dans leur voie les phénomènes isolés dont il est le théâtre.
      « C'est à cette cause, considérée comme force directrice, que l'on
peut donner le nom d'âme physiologique ou de force vitale, et on peut
l'accepter à la condition de la définir et de ne lui attribuer que ce qui lui
revient ».
      S'il ne se range pas parmi les vitalistes, c'est parce que ceux-ci, comme
nous l'avons dit plus haut, vont jusqu'à ériger en principe vital indépen-
dant cette force immanente de la vie.
      Il précise donc, et pour mieux se^ faire comprendre, dit à deux re-
prises qu'il n'est pas légitime de considérer cette force vitale comme indé-
pendante.
      « ...les recherches physiologiques nous apprennent que la force ou
les forces vitales ne peuvent rien sans le concours des forces physiques... ».
      Mais, qu'on ne s'y trompe pas,