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OPINIONS DE MÉDECINS LYONNAIS DU XIX e SIÈCLE SUR LA NATURE DE LA VIE Les études que nous faisons, depuis plusieurs années déjà , sur la méthode médicale comportent nécessairement des recherches historiques sur les diverses formes qu'a prises la philosophie médicale1 suivant les écoles et les systèmes. L'histoire de la médecine à Lyon apparaît à ce point de vue comme un champ d'observation particulièrement intéressant. Comment les opinions qui, sauf exception, prédominaient à Mont- pellier, et celles qui, dans l'ensemble, prévalaient à Paris ne se seraient- elles pas affrontées dans notre ville ? Tant que Lyon ne posséda qu'une Ecole de médecine, ses étudiants durent aller recevoir ailleurs le bonnet de docteur. La situation géographique de Lyon les conviait à aller aussi bien à Montpellier qu'à Paris. Un exemple tout à fait typique de ce choix possible est donné par les frères Montain. Ils naissent tous deux à Lyon, l'un en 1778, l'autre en 1780 ; ils y 1. Nous employons à dessein l'expression « philosophie médicale », mais nous entendons désigner par là exactement la même chose que signifie le mot « médecine ». Dire « médecine » ou dire « philosophie médicale », c'est parler de la même chose. Ce serait une erreur de croire qu'on introduit quelque élément étranger à la médecine, quand on y reconnaît explicitement la présence de la philosophie qui y est, tou- ours, implicitement incluse. Mais celui qui dit « médecine » risque de laisser croire que la discipline dont il parle ne fait pas partie de la science de l'univers, c'est-à -dire de la philosophie, qu'elle peut être un monde à part. Au contraire, l'expression « philosophie médicale » souligne cette vérité importante que cette discipline, science et art, n'est qu'une partie organique d'un tout, que ses lois entrent en relation avec celles qui régissent l'ensem- ble, qu'elles ne sauraient échapper à Tordra général, mais concourent à l'harmonie du « cosmos ». Dire « philosophie médicale » ce n'est pas dire autre chose que « médecine », mais en prenant intel- lectuellement conscience des attaches universelles de l'humain, objet de la médecine.