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- 465 — quoi en humectant le revers d'un timbre va-t-il coller au papier ? pour- quoi mon sucre qui perlait tourne-t-il brusquement en caramel ? quand, comment et pourquoi le sang va-t-il coaguler ? etc.. Brusque dilatation gazeuse, adhérence, force catalytique, ondes, vi- brations, ions, décharges, chocs, modification de tension superficielle, jeu des attractions moléculaires, tensions électriques et vitamines : parfait, me voilà renseigné. Mais après des heures et des heures de ce gargarisme avec des mots et leurs annexes, je ne suis pas plus avancé pour la connais- sance intime des choses : je me suis adonné, seulement, à une gymnas- tique vaine et stérile. Et je conclus. Peut-on savoir le temps qu'il a fait ? Non. C'est là , précisément, une des plus grosses difficultés de la Climato- logie : on a beau regarder les nombres d'observation, examiner les cour- bes des enregistreurs, dépouiller les relations, il est impossible de se faire une idée complète, exacte du temps qu'il a fait. L'impression dépend trop de l'observateur : il fait beau pour le marin, mauvais pour le cultivateur ; il fait froid pour le citadin, le paysan est enchanté ; la moindre étude prouve que chaud, bon, frais, froid sur la peau, ne sont que des impres- sions1 physiologiques et dépendent de l'observateur, de l'heure de la journée, du contraste avec les jours précédents, de la température et de Vhumidité, du vent, de ce fait que l'observateur .sort ou a déjà pris de l'exercice dehors, e t c . ; le temps peut avoir fréquemment changé dans la journée. On a des nombres, des constatations, soit : mais un profes- sionnel sait l'impossibilité de caractériser complètement une journée par quelques phrases simples et des nombres lorsque l'on a le souci d'un 1. Cette question est tellement difficile que l'on sait à peine comment l'aborder et il est très regrettable que l'on n'ait pas adopté depuis longtemps un programme analogue à celui que proposait J. Vincent dans un article remarquable de Ciel et Terre, t. 10 (1889-90), pp. 515 et 537. Les questions d'impression sur la peau sont étudiées depuis quelque temps à l'Observatoire de Lyon et deux exemples en montreront la complexité. Le 18 octobre 1933, température 5°3, vent très faible, on note frais ; le 30 octobre, température i5°7, vent sensible, on note encore frais, alors que la gamme des notations est assez variée. Le 9 novembre, on note, froid avec 30 8, et plus tard frais seulement avec 3°g. Dans ses récentes études sur les climats, Szymkievicz paraît sur une voie très heureuse qui promet d'être féconde : mais, déjà , pour l'humidité et la radiation solaire, il montre que les influences sur l'homme sont entièrement différentes de ce qu'elles sont sur les végétaux. Voir Acta Societ, Botanicorum Polonis, 1.1, n° 4, 1933. Rev. Lyon,, IV, iv 6