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       L'Observatoire de Lyon, semble-t-il, a joué un rôle honorable dans
le progrès malaisé de nos connaissances météorologiques : il publie encore
des résumés d'études climatologiques dont les conséquences peuvent être
très utiles ; nos prévisions à long terme peuvent rendre des services pour
les travaux agricoles ; nos prévisions à 36 heures sont répandues par la
voie de la presse régionale. Enfin, nos correspondants sont informés par
dépêches des événements principaux à redouter, changements de temps,
orages, gelées, invasions des maladies cryptogamiques — et peuvent diri-
ger leurs travaux en conséquence.
       Ce que nous faisons est peu devant ce que nous voudrions pouvoir
faire. Mais c'est un début susceptible d'être amélioré, perfectionné, et,
en appliquant constamment la critique à sa propre action, on peut espérer
approcher du bel idéal que s'était proposé Borda : savoir les choses pour
servir les hommes.
       Et il est temps — pardon ! grand temps — de nous résumer avant
de conclure.
       La prévision du temps n'est pas une science : c'est un art, art délicat
et subtil où le « flair » joue un rôle capital et qui met en évidence la nécessité
de la connaissance des lieux et l'importance des études de Climatologie
régionale ; après de juvéniles incartades, nos adversaires les plus ardents
et les plus intéressés ont bien dû le reconnaître explicitement. Or c'est
dans cette voie aléatoire que la Météorologie s'engageait, sous la pression
de l'opinion incompétente, vers les applications : avertissements aux ports
et annonces de tempêtes ; renseignements pour la navigation aérienne en
 France, et prévisions agricoles aux Etats-Unis.
       Est-ce donc par la recherche immédiate des applications que l'on
 peut constituer le cadre solide d'une Science ? Non — c'est certain.
       C'est la Climatologie, et la Climatologie seule, qui apportera à la
 Météorologie les éléments nécessaires pour se constituer une base scien-
 tifique : et nous avons vu que, après, la Climatologie n'est pas exclusive
 des applications, puisqu'elle permettrait déjà d'entrer résolument dans la
 voie des assurances. Tous ceux qui ont eu le loisir de réfléchir sans pas-
 sion sont d'accord à cet égard. En 1905, le Congrès d'Innsbruck réunis-
 sait des hommes de science éminents, ayant acquis l'expérience solide