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— 461 — L'Observatoire de Lyon, semble-t-il, a joué un rôle honorable dans le progrès malaisé de nos connaissances météorologiques : il publie encore des résumés d'études climatologiques dont les conséquences peuvent être très utiles ; nos prévisions à long terme peuvent rendre des services pour les travaux agricoles ; nos prévisions à 36 heures sont répandues par la voie de la presse régionale. Enfin, nos correspondants sont informés par dépêches des événements principaux à redouter, changements de temps, orages, gelées, invasions des maladies cryptogamiques — et peuvent diri- ger leurs travaux en conséquence. Ce que nous faisons est peu devant ce que nous voudrions pouvoir faire. Mais c'est un début susceptible d'être amélioré, perfectionné, et, en appliquant constamment la critique à sa propre action, on peut espérer approcher du bel idéal que s'était proposé Borda : savoir les choses pour servir les hommes. Et il est temps — pardon ! grand temps — de nous résumer avant de conclure. La prévision du temps n'est pas une science : c'est un art, art délicat et subtil où le « flair » joue un rôle capital et qui met en évidence la nécessité de la connaissance des lieux et l'importance des études de Climatologie régionale ; après de juvéniles incartades, nos adversaires les plus ardents et les plus intéressés ont bien dû le reconnaître explicitement. Or c'est dans cette voie aléatoire que la Météorologie s'engageait, sous la pression de l'opinion incompétente, vers les applications : avertissements aux ports et annonces de tempêtes ; renseignements pour la navigation aérienne en France, et prévisions agricoles aux Etats-Unis. Est-ce donc par la recherche immédiate des applications que l'on peut constituer le cadre solide d'une Science ? Non — c'est certain. C'est la Climatologie, et la Climatologie seule, qui apportera à la Météorologie les éléments nécessaires pour se constituer une base scien- tifique : et nous avons vu que, après, la Climatologie n'est pas exclusive des applications, puisqu'elle permettrait déjà d'entrer résolument dans la voie des assurances. Tous ceux qui ont eu le loisir de réfléchir sans pas- sion sont d'accord à cet égard. En 1905, le Congrès d'Innsbruck réunis- sait des hommes de science éminents, ayant acquis l'expérience solide