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       Porte de sortie ! échappatoire ! se sont écriés les critiques peu bien-
veillants. Or nul plus que moi n'attend le progrès de la critique et de la
sévérité vis-à-vis de soi-même et, ayant rendu les prévisions plus formelles
et plus absolues, le pourcentage des réussites devait s'en ressentir et l'on
vient d'en voir l'effet.
       Néanmoins, devant l'intérêt réel de cette critique, j'ai fait alors l'essai
d'un jeu de rubriques absolues pour caractériser le temps, sans aucune
ambiguïté, ne permettant plus que oui ou non (bon ou mauvais J dans le
contrôle ; cet excès de sévérité ne correspond réellement pas à la pratique,
et il va nécessairement faire tomber le pourcentage des réussites. Examinons
l'effet de ce contrôle, tant sur nos prévisions à long terme que sur les pro-
cédés empiriques de prévision du temps que nous avons étudiés pour
approcher ce que l'on pourrait appeler une prévision du temps au hasardx.
       Le tableau récapitulatif suivant me paraît assez explicite :
                                                                  Pourcentage des réussites
                                                     avec des prévisions                avec des prévisions
                                                    comportant quelque                      sans aucune
                  Prévisions                 ,            ambiguïté                          ambiguïté
dictées pour des dates au hasard                   52,8 % tombe à                             48,3 %
inscrites au fur et à mesure pour
  tous les jours                                  56,9 %            »                         49,3 %
basées sur les chances exactes de
  pluie                                           53,8 % reste naturellement 53,8 %
à long terme.                                     62,7 % tombe à             54,7 %
     Il nous semble bien que de cette étude critique, quelle que soit la façon
d'aborder le problème, et si sévère que l'on veuille se montrer, il résulte
que nos prévisions à long terme ne peuvent être assimilées à des prévi-
sions au hasard. Les chiffres que nous venons d'indiquer paraissent en-
courageants pour continuer ces prévisions d'une manière systématique %
aucun contrôle de ce genre n'ayant jamais été poursuivi : l'avenir seul
jugera ce qu'il peut y avoir d'utile à retenir d'une telle méthode.
     1. Cf. Jean Mascart, Comptes rendus de l'Acad. des Se, t, 173 (1931), p. 419, et Bulletin de l'Observatoire
de Lyon, décembre 1922 et janvier 1923.
     2. C'est ce qu'a pensé la Section météorologique du Comité Français de Géodésie et de Géophysi-
que, qui nous a grandement honoré en nous engageant vivement à continuer ces travaux.