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— 446 — Sur quelle précision peut-on compter ? Il nous reste à examiner les résultats de diverses recherches entre- prises par des auteurs consciencieux qui, eux aussi, préoccupés des faibles pourcentages réels des réussites dans la prévision, se sont efforcés de les préciser et de les améliorer. Pour cela, il faut exposer le procédé opératoire de chacun. Un premier essai a été fait par Bessonx : s'il est limité, il a du moins l'avantage de fournir des indications assez précises. La tentative consiste à s'efforcer de prédire le temps, en hiver, en se basant sur la valeur d'un des éléments météorologiques à 9 heures du matin : il s'agit en l'espèce de prédire s'il pleuvra entre 9 heures et minuit — à très brève échéance on le voit. Chaque élément fournit son pronostic propre, dont la réussite donne un pourcentage variable, et l'on s'efforce, bien entendu, d'adopter l'avis que préconise le plus grand nombre des éléments. Si l'on prédit, avec deux éléments seulement, les réussites vont de 60 % à 69 % selon les éléments choisis, et l'auteur, avec assez de caractères convergents, annonce qu'il peut espérer atteindre la proportion de 73 %. Il s'agit, répétons-le bien, d'une saison très spéciale, et de prévision à très court terme. Dunoyer et Reboul nous apportent2 des renseignements du même ordre, un peu moins précis peut-être, mais basés, par contre, sur des pré- visions plus étendues. Ils étudient l'utilisation de diverses règles et leurs rendements : aucune de ces règles, dans les conditions les plus favorables, ne présente un coefficient de certitude de 0,7 ou 0,8 ; séparément, aucune d'elles ne donne donc une probabilité supérieure à 7 ou 8 sur 10. On con- çoit cependant que, si l'on applique simultanément l'ensemble de ces règles, l'on puisse augmenter ce coefficient de probabilité ; de plus, il devient possible de se faire une idée de la valeur de chacune des prévisions, et même de lui affecter un coefficient arbitraire qui en indique la probabi- lité. Certains jours, la concordance des indications que donnent les diver- ses règles permet de prévoir le temps avec une quasi certitude ; au con- 1. Louis Besson, « Essai de prévision méthodique du temps », Annales de l'Observ. Munie, de Mont- souris, t. VI (1905), 4e fasc. 3. Comptes rendus de l'Acad. des Se, t. 168 (1919), pp. 457 et 631 ; t. 170 (1930), pp. 744 et 1375.