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— 442 — contrôle de ses prévisions personnelles 60 bonnes, 30 passables et 10 mauvaises : c'est là une des trop rares indications sérieuses en la matière pour préciser à partir de quel pourcentage les prévisions doivent com- mencer à être considérées comme satisfaisantes ; 56 % de Shaw paraît trop sévère ; 60 % (Rouch, p. 399), avec toute la précision désirable... ? Voilà des renseignements fort précieux et qui commencent à fixer notre opinion si l'on consent à rester modeste et sur un vrai terrain scien- tifique. Il faudrait encore les compléter par des statistiques particulières à chaque saison, et à chaque événement météorologique, car les problèmes ne sont pas tout à fait comparables, de l'été à l'hiver par exemple. On peut aller encore plus loin en disant que la permanence des caractères du temps invoquée par Kôppen et si souvent utilisée depuis est très problématique, au moins d'un usage très délicat ; si, par exemple, rien que pour la pres- sion et dans les mois les plus avantageux à cet effet (hiver), on recherche des séries de quelques jours qui se ressemblent, on ne trouve guère de similitude que pendant 48 heures, et le troisième jour vient tout bous- culer. Soyons donc prudents. Peut-on prédire le temps au hasard ? J'ai voulu, encore, élucider un point admis de tous à l'égal d'un prin- cipe. On répète constamment, sans l'avoir jamais établi, qu'en tirant au hasard s'il fera beau ou mauvais la proportion des réussites est de 50 % : j'ai voulu préciser un peu ce point, car le préciser revient à définir le pourcentage à partir duquel la prévision est plus ou moins satisfaisante. Tirer au hasard n'a aucun sens en matière de prévision du temps : si l'on met beau et mauvais sur les bulletins d'une urne, on ne fera que définir par le tirage la composition de l'urne, et, par conséquent, ce soi- disant tirage au hasard devient inutile. D'ailleurs, beau ou mauvais est beaucoup trop imprécis. Mais si l'on ajoute sur des bulletins nuageux, pluie, orage, gelée, e t c . , outre la façon dont l'urne aura été composée, on tirera des gelées en juillet,ce qui conduira à des conséquences absurdes- Rouch prétend qu'avec le jeu très simple d'expressions : beau et mau-