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— 437 — du jour, et en tenant compte de la marche des phénomènes généraux et locaux. Les transformations se feront, parfois, selon la marche moyenne des phénomènes : si l'on possède des isobares d'un type connu, observé antérieurement, catalogué, étudié, la prévision s'en trouvera améliorée et facilitée — c'est un peu le principe des types de temps. Les relations entre la marche d'une bourrasque et la distribution des pluies constituent très souvent des particularités locales, variables d'une à l'autre région, qui constituent des éléments caractéristiques de la climatologie du point où l'on observe : mais il faut s'aider de toutes les indications générales, et il manque souvent des dépêches critiques ou essentielles pour le travail que l'on veut entreprendre (cas de Skudesness, v. R. L. XV, p. 286). Il y a très longtemps que Piche 1 a fort bien mis en évidence comment, pour perfectionner les prévisions centrales de Paris, il faut faire des obser- vations locales et tenir compte des indications de la Climatologie locale. Il est certain, aussi, que l'avantage d'études locales est de conduire à une prévision locale, qui se prête mieux au contrôle immédiat par celui même qui fit la prévision. Et, au fur et à mesure de la formation de son expérience, un météorologiste extrêmement habile, E. Marchand, croit de plus en plus que la prévision locale ne peut être faite utilement que par des météorologistes localisés dans un climat qu'ils connaissent à fonda : une région donnée, en effet, présente toujours des phénomènes spéciaux, importants et plus ou moins ignorés de ceux qui ne l'ont pas habitée — paysans, montagnards-; et c'est pourquoi les météorologistes d'un ser- vice central, quelle que soit leur valeur, ne réussissent pas toujours à faire, depuis Paris, de bonnes prévisions pour les régions où ces phéno- mènes spéciaux ont beaucoup d'influence — ils prédisent, si l'on peut ainsi dire, pour une plaine. De plus, la question se complique encore de ce fait qu'une même situation générale des isobares n'a pas des conséquences constantes, en chaque point, car les répercussions dépendent notamment de la saison. 1. -XVe Réunion des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne, avril 1877. 3. E. Marchand, « Quelques considérations sur la prévision du temps », Assoc. jr. p. l'avanc. des Se. 19111, p. 355-