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— 4o5 — archevêque de Vienne, régla le différend en fixant les époques auxquelles les deux monastères feraient paître leurs troupeaux et en réglementant le nombre de bêtes que l'un et l'autre pourraient y amener. Jean de Saint-Chef, sans doute abbé du monastère, signe, le 5 des calendes de février 1208, à la Motte-aux-Bois, une charte d'Humbert II, évêque de Vienne, réglant un différend entre Guillaume, Abbé de Mont- majour, prieur de Saint-Antoine en Dauphiné, et Falques, le maître de la Maison de l'Aumône 1 . L'Empereur Frédéric II, en 1214 2, confirme en faveur de l'église de Vienne, représentée par son archevêque, la translation autrefois faite à la dite église par les rois de Bourgogne et les empereurs, ses prédécesseurs, de la propriété du château de Saint-Chef et de toutes ses dépendances. C'est vers cette époque qu'il faut placer la vie d'Hugues de Saint- Chef ou de Saint-Cher, qui était né à Saint-Chef et avait fait chez les moi- nes de son village ses premières études. Entré dans l'ordre des domini- cains, il devait y accomplir une carrière particulièrement brillante, comme légat des papes et comme commentateur de la Bible. Son travail le plus important fut une Concordance de la Bible, qui est le premier de ce genre, il a fait autorité jusqu'à la Vulgate de Sixte-Quint et aux nouvelles Con- cordances de Lucas de Bruges 3. Il mourut à Orvieto en 1263; depuis le Concile de Lyon de 1245, il était cardinal-prêtre, avec le titre de Sainte- Sabine. C'est grâce à son intervention et à la médiation de l'éveque de Vienne, Jean de Bournin, que les prieurés de Jallieu, de Crémieu, de la Tour-du-Pin, de Saint-Alban, de Vezeronce et de Saint-Julien furent réunis, en 1247, à Saint-Chef 4 . L'Abbaye possédait encore à cette époque, d'autres prieurés : ceux de La Buisse, de Pénol, de Tullins, de Lieu-Dieu, de Voissant et de Chirens 5, et quelques dépendances en dehors du diocèse. 1. Cette charte est reproduite p. 490 (F.) dans les preuves, et le désaccord qui en est l'objet est lon- guement expliqué, ch. V, p . 71, dans l'ouvrage anonyme du P. Dassy, l'Abbaye de Saint-Antoine en Dau- phiné. Grenoble, Baratier frères et fils, 1844. 2. Valbonnais, t. II, p . 46, preuve 43. 3. La meilleure édition des œuvres de Hugues de Saint-Chef est celle de Venise, 1754, en 8 vol. in-f°. 4. Voir à ce sujet N . Chorier, ibid., p . 135, et fonds Pilot, ibid. à la date de 1247. 5. L'Almanach de la Cour royale de Grenoble en 1840 en cite encore d'autres : Curtin, Saint-Didier- de-la-Tour, Saint-Didier-de-Marc ou de Bizonne, Vasselin, Arcisse, la Chapelle-de-Saint-Chef ; mais nous ne savons pas à quelle époque ils furent rattachés à Saint-Chef.