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— 39i — Theudère reçut la prêtrise à Arles. Quelques années plus tard, pris peut-être du mal du pays, et poussé aussi par ce besoin de la fondation de nouveaux centres de travail et de prières que l'on retrouve chez tous les grands saints de ce Moyen Age si fervent et si épris de vie intérieure, Theu- dère quitta Césaire et revint dans le Viennois. Il y retrouva son frère Arvus et les siens et créa quatre monastères : celui de Saint-Eusèbe-de-Verceil à Vasselin, près de Saint-Chef, entre Vignieu, Dolomieu et Vezeronce; ce- lui de Saint-Symphorien-de-Gère, aux portes de Vienne celui de Saint- Pierre-d'Alarone, castrum alarona, au Marchy, hameau de Saint-Chef et enfin celui du collum rupianum ou Val-Rupian, à l'emplacement de l'église actuelle de Saint- Chef K L'abbé Varnet a longuement disserté sur l'ordre de fondation de ces différents établissements et leur importance. Il semble bien établi que tout d'abord, à Vasselin et au Marchy, il n'y eût qu'un oratoire et à Saint-Sym- phorien-de-Gère un petit monastère, et que c'est au Val-Rupian que fut le plus important des établissements. Il fut placé sous le vocable de Sainte- Marie, et devint plus tard Sainte-Marie de Val-Rupian. Du vivant même de Saint Theudère, la vie monastique y était prati- quée parun groupement important de religieux. Sur la fin de ses jours, Saint Theudère fut rappelé à Vienne par l'évêque Philippe, ce devait être vers 569, pour remplacer dans la recluserie2 de la ville le pénitencier qui ve- nait de mourir. C'est là aussi que Saint Theudère devait achever sa vie le 29 octobre 575. Les funérailles du Saint, si l'on en croit Saint Adon, furent entourées de prodiges : Le corps devait d'abord être enterré à Vienne même, mais il fut impossible de soulever le cercueil tant que l'évêque n'eut pas décidé qu'il serait conduit au monastère du Val-Rupian. On se met donc en route : les outres de vin destinées aux porteurs se remplissent d'elles- mêmes, la cire des flambeaux est inépuisable, un aveugle de naissance re- 1. Cf. A[uvergne]: Les Etablissements religieux de Saint Theudère, in Semaine Religieuse du Diocèse de Grenoble (1875-76), VIII, 144-6, 169-70, 181-2, 221-2, 346-8, 370-2, 396, 419-20, 573-6. Gfallois] H., Ibid. (1873-74), VI, 118-20, 166-8, 200-4, 251-2, 261-4, 403-6, 440-2 ; VII, 22-4, 130-2, 154-6. 237-40. F.-Z. Collombet, Histoire de la Sainte Eglise de Vienne depuis les premiers temps du christianisme jusqu'à la suppression du siège en 1801, 3 vol. Lyon, A. Mothon, 1847. 2. Voir sur les recluseries de la ville de Vienne : Nicolas Chor-ier, Recherches sur les Antiquités de la Ville de Vienne (I, 3, p. 16 et suiv. de l'édition de 1846).