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Il n'y a pas lieu de féliciter son auteur d'avoir reproduit la fable des origi-
nes troyennes de la capitale, qui depuis le haut Moyen Age jusqu'à Jean
Lemaire des Belges encombre notre littérature. La formule Paris sans per
est heureuse mais ne lui appartient pas en propre. Basée sur le jeu de mots
Paris absque pare, elle figure déjà dans les poésies latines d'Hildebert de
Lavardin. Elle passe au xm e siècle chez les poètes provençaux, pour être
reprise plus tard par Eustache Deschamps et par un grand nombre de petits
poètes du xve siècle.
      La note la plus intéressante, sinon la plus originale, est peut-être sous
ce mépris voulu pour la beauté italienne chargée degresse, d'uille et de fart,
trop affiché pour être sincère et qui cache imparfaitement chez les anciens
compagnons des expéditions transalpines un regret inavoué pour leur beau
rêve détruit et leurs illusions perdues.
                                                                C. PERRAT.




                    LES DEUX FLEURS DE LYON

                 A LA LOUANGE DES DAMES DE CETTE VILLE


       Paris, ne plourez plus pour la perte de Helaine
       Que Roy Menelaus reconquist a grant peine :
       Cessez tout vostre dueïl, prenez vert chapperon :
       Vous avez recouvré les deux fleurs de Lyon.                           4

       Se Hélène estoit de Grèce et de grant parenté,
       Ces deux seurs sont Françoises et ont grant amitié.
       France vault mieulx que Grèce en sentence commune
       Et si ne perdez pas d'en avoir deux pour une.                         8

       De la beaulté de Helaine j'ay leu en plusieurs pars, '
       Mais qu'elle feust tant belle je ne le croiray pas.
       Je vueil parler de celles que au juger de mes yeulx
       Je tiens les deux plus belles qui soient soubz les cieulx.            12