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jours ! ! ! J'en passe, j'en passe, car il n'y a rien dans tout cela qui supporte
l'examen. Auteurs de bonne foi : bien sûr, mais entraînés par leur fougue et
se grisant eux-mêmes d'apparences et de rayons de Lune...
      Cependant, on observe souvent des perturbations météorologiques
quand une grosse tache apparaît sur le soleil, soit au bord, soit au méridien
central et, ici, un astronome lyonnais, Marchand, attache son nom à des
travaux devenus classiques : il veut plus tard, lui aussi, baser des prévisions
du temps sur les phénomènes solaires critiques et lorsqu'il annonce par ce
procédé 75 pour cent de réussites, il est entraîné par son sujet et va... un
peu fort.
      Nous l'avons dit, l'activité solaire manifestée par les taches présente
une certaine périodicité, onze ans environ : toutes les périodes de onze ans
ne sont pas identiques, et Lockyer remarque que l'on obtiendrait, sans
doute, plus de régularité avec un cycle de trente-trois ans, embrassant trois
périodes undécennales. Va-t-on trouver, dans les phénomènes terrestres,
 des cycles analogues? Si l'on y regarde de près, la question est d'une
extrême gravité : c'est l'étude des oscillations à longues périodes des élé-
 ments météorologiques, des changements séculaires possibles, en un mot
 c'est tout le problème de la variabilité des climats qui se trouve posé. La
 variabilité des climats ? Mais c'est toute l'histoire de la terre qu'il faut entre-
 prendre, depuis la condensation d'une masse nébulaire jusqu'à la forma-
 tion des sédiments, les modifications des terres et des mers, les mouvements
 de l'écorce et le rôle de l'atmosphère : pas plus. Je trouve alors les travaux
 des géologues et des physiciens, des paléontologistes et des géographes, des
 anthropologistes et des économistes eux-mêmes, je réunis cinquante pages
 de bibliographie...
       Mais je m'égare : tout à l'heure, avec le rôle de la mer, je frôlais le pro-
 blème glaciaire, immense, devant lequel un érudit comme Zimmermann a
 longtemps hésité ; et, maintenant, je me pose un problème peut-être encore
 plus complexe.
       Revenons aux questions plus immédiates et plus actuelles.
       La radiation solaire, la détermination de la constante solaire, c'est-à-
 dire de la quantité de la chaleur que nous envoie le soleil : grosse, très
 grosse affaire, épineuse. D'abord, c'est un élément essentiellement varia-