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— 286 — Hum! hum!.. Voici qui se complique singulièrement. Je regarde mes vents de plus près : ils sont capricieux, les uns forts, les autres faibles. Et pourquoi donc ? Puis dans quelle mesure puis-je ocmpter sur leur direc- tion ? la girouette n'est pas rigide comme la flèche qui montre la route : elle saute, elle oscille, elle reçoit et indique de son mieux les bouffées et rafales. Oui, je sais bien, on a fait de très curieuses remarques sur les vents par excès et par défaut1, selon qu'ils sont plus forts, ou moins forts, que ceux qui correspondent en moyenne à un écartement donné des isobares ; ils ont une tendance à être convergents ou divergents ; et de très bons auteurs affirment si la dépression se comblera ou se creusera, et de combien. Je sais aussi qu'il y a le mystère de Skudesness, du nom d'une station norvégienne qui s'obstine à présenter des singularités... Tout cela me laisse déjà quelque doute, cruel, sur l'avenir de ma dépression. Ne nous décourageons point : où va-t-elle aller ? Peuh! Peuh!.. on a bien trouvé aussi des zones de moindre résistance qui font appel, et indiquent la route de la dépression : mais je reste fort perplexe, car les inventeurs des meilleures règles ont commis, aussi, les plus lourdes bévues. Je ne leur en veux point, j'admire même leurs efforts et leurs résultats, l'art est difficile : mais, sapristi, tout cela reste bien taqui- nant... Une idée. Je prends le train à Perrache, vers Vaise ; le train démarre, passe Vaise, Collonges... c'est mon affaire puisque je veux aller à Dijon : c'est bien ma direction. Opérons par analogie. La figure i vous montre le centre de la dépres- sion sur Stockholm, le 31 janvier 1912 à 7 heures du matin : elle se déplace bien puisque, le soir même, à 18 heures, ce centre se trouve à Reval, dans le golfe de Finlande. Voyons donc si un déplacement régulier du centre des dépressions constitue une idée féconde. La figure 4 montre une dépression se dirigeant des Féroë vers l'Europe Centrale : le centre est le 2 à l'entrée du i.Par l'introduction de cette considération, Guilbert est arrivé à des prévisions fort intéressantes: Cf. Assocfr. p. l'avanc. des Se, 19031, p. 184, et 19032, p. 481. On doit à B. Brunhes un exposé capital des règles nouvelles de prévision introduites par Guilbert en Météorologie : Cf. Assoc. fr. p, l'avanc. des Se, 1906 2 , p . 2 1 4 .