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— 272 — rations antérieures, groupées, discutées et commentées. Est-ce donc là rêve pur «... alors que l'esprit français obéit si volontiers à la tentation d'élaborer a priori, sans nul souci du passé... » ? 1 La Météorologie peut rendre des services inestimables à l'agriculture, apporter des données précieuses pour les malades et les convalescents, fournir d'utiles renseignements pour l'hygiène des villes, les constructions de toutes sortes — sans compter les manifestations humaines si perfection- nées de l'aéronautique et de la guerre. Or, pour tirer tout le parti possible de cette science, il est indispensable de connaître en détail les caractéristiques de chaque région, le régime des vents et de la pluie, les influences locales du relief du sol, l'allure générale des températures : il faut donc faire au préalable de la Climatologie, étude nécessaire, qui sera la base et le squelette de la prévision complète du temps si l'on veut annoncer avec fruit le temps probable. Et c'est bien là que nous sommes étroitement reliés à nos pré- décesseurs puisqu'il est indispensable de posséder, d'abord, un grand nombre de documents : puis il faut les rassembler et les dépouiller, les comparer — et conclure si possible. Si l'homme possédait cette humilité qu'il affiche, s'il avait le sens inti- me de la continuité et de la dépendance des générations successives, s'il comprenait les fruits de la coopération discrète, rien ne saurait le rebuter et il ne serait pas arrêté par des milliers et des milliers d'observations, remar- ques, nombres à mettre en œuvre : dépouillements, collationnements, opé- rations de contrôle afin d'éviter autant que possible les erreurs matérielles, statistiques et graphiques, aucune besogne ingrate ne peut être considérée comme fastidieuse quand on est soutenu par l'idéal des services à rendre dans l'intérêt général. Existe-t-il donc — l'Extrême-Orient excepté — un berceau plus vieux de la civilisation que le bassin de la Méditerranée ? Et, en compulsant tous les textes anciens, ne pourrait-on établir une climato- logie de la Méditerranée ? travail qui serait du plus haut intérêt et présente- rait, on peut en être certain, les applications les plus fécondes. Il faudrait, pour entreprendre une tâche aussi belle, quelque « litté- i. C'est ce que dit un auteur très, compétent, Bernard Brunhes, à propos de météorologie, précisément : La Géographie, t. 13 (1904), p.127.