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— 269 — plaies d'une ampleur inouïe par rapport à tout ce que vit jamais l'humanité, des situations toutes nouvelles dans un monde transformé ; et, commentant un cataclysme récent, un auteur d'esprit écrivait : « Pendant que le Japon est ainsi frappé par le terrible fléau dont aucune science ne peut conjurer les effets, la vieille Europe se querelle et se déchire à plaisir... Les pauvres hommes ne seront jamais que des enfants, de petits animaux follets, inconscients de leur incroyable minimité — une poussière de vermisseaux sur la croûte d'un tout petit satellite d'un des plus petits astres de l'univers. Néanmoins, parmi ces vermisseaux, il y aura toujours sans doute des vermisseaux plus vains qui crieront : « Moi, moi, moi ! Mon « peuple, mon pays, mon génie, nous sommes grands, gigantesques ; nous « escaladons l'infini! L'avenir nous appartient! » \ Et c'est bien ici qu'apparaissent les conséquences funestes de la sottise humaine, sottise qui résume et condense l'orgueil inouï et la vanité somp- tueuse des conquérants. La duplicité est à la base. Pour satisfaire sa curio- sité, pour légitimer sa manie d'observateur, de critique, de collectionneur, parfois de bourreau cruel et inutile, l'homme se fait humble et patelin : « Eh ! dit-il, nul n'est plus modeste que moi ; je ne suis qu'un atome dans l'espace, et je m'en rends bien compte ; je prépare l'avenir et n'ai d'autre prétention que d'apporter mon grain de sable aux fondations grandioses de la connais- sance ; je ne suis qu'un tout petit maillon dans la chaîne des déductions». Oui, bien. Mais ne vous laissez pas éblouir par cette rhétorique verbeuse et voyez-le travailler : utilise-t-il réellement tous les résultats des expériences antérieures ? construit-il patiemment et méthodiquement comme une four- mi sa fourmilière ? Non pas — et, dans sa folie des grandeurs, il repousse du pied tous les édifices précédents, il disperse les grains de sable de ses prédé- cesseurs sous prétexte qu'il s'agit d'observations insuffisantes, de remar- ques inutiles, d'expériences incomplètes dues à de simples rustauds à comparaison de ses sens aiguisés et infaillibles ; il traite de préjugés les idées de ses parents, tout comme l'expérience du père est raillée par l'en- fant. Voyez-le bien faire, l'humble et modeste atome! Les cadres anciens 1. Chably, dans le Salut Public.