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vertu et les œuvres fécondes du fondateur des Petites-Ecoles. Mais, à la
différence de Gabriel Compayré, qui, avec une compétence hautement
reconnue, s'est uniquement occupé de mettre en relief un éducateur de
premier ordre, Belin et Faillon n'ont guère étudié dans leur héros que
l'ecclésiastique pieux et charitable. Au demeurant, les uns et les autres ne
nous donnent que très peu de renseignements sur les premières années de
Démia, notamment sur les origines de sa famille et sur ses parents. C'est
cette lacune que nous nous proposons de combler.
      Que la vie de Démia se confonde avec l'histoire de ses œuvres ; bien
mieux, que son existence ait été celle, « toute unie, sans traverses et sans
orages », d'un prêtre, tout à ses devoirs religieux, mais dominé par une
passion maîtresse, celle de l'éducation des enfants, personne ne songera à le
contester. Mais si, d'autre part, il est vrai que tout homme est plus ou
moins la résultante d'un obscur atavisme, de maintes vies antérieures et de
traditions familiales souvent très anciennes, il ne saurait être indifférent de
rechercher ce que furent les ancêtres de celui qui forme le centre de cette
étude. Et peut-être pourra-t-on tirer de ses années de jeunesse des lumières
qui éclaireront l'activité féconde qui fut celle de l'homme mûr.

                                                  I

     La famille de Charles Démia est originaire d'Hauterive, modeste village
situé au bord de la rivière d'Ain, sur les confins delà Bresse et du BugeyJ. La
paroisse de Saint-Jean-le-Vieux, dont il dépendait, était du ressort de Lyon.
     Le nom patronymique, orthographié « de Mya », « Demiaz » et « De-
myaz », au xvie siècle, « Desmia », puis « Demia », au xvne, est d'une inter-
prétation sans mystère : il peut se traduire le «filsde Marie », soit que le
fondateur de la famille ait porté ce prénom, encore employé au masculin
dans nos pays, soit que le prénom de la mère ait prévalu, à la suite d'un
veuvage précoce 2.

     1. Pour cette première partie de notre étude, nous avons utilisé surtout les papiers concernant la
famille Démia, conservés aux Archives du Rhône (E., 658-674).
     3. Mia pour Maria. On dit Mie, Méion, Miette pour Marie, Marion, Mariette. Démia, Démaria,
Démarie sont synomymes.