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— iig — C'est sans doute au moment où il commençait à lithographier que Michel Giraud eut pour apprenti le jeune Gilbert Randon. Ce Lyonnais, qui devait se faire un nom comme caricaturiste, était lefilsd'un perruquier de la « place circulaire des Capucins ». Né le 9 octobre 1811, il chercha longtemps sa voie, disent ses biographes, et fut tour à tour clerc d'avoué, apprenti verrier, commis-libraire et élève lithographe avant de s'engager, vers 1830, dans un régiment de cavalerie. Ayant étudié sur le vif, à la caserne, la vie et les mœurs du troupier français, qu'il devait retracer dans divers albums et maintes images d'Epinal, il devint le dessinateur et le caricaturiste que l'on sait. Vers 1837, Randon revint à Lyon, dessina des portraits pour l'Entr' acte, des calendriers, des illustrations pour complaintes et chansons et s'établit enfin lithographe et photographe. En 1838, il habitait rue de la Préfecture et se qualifiait dessinateur. Peut-être travailla-t-il, vers cette époque, pour Michel Giraud ou pour sa veuve ; en tout cas, en 1844, instal- lé rue Petit-David, 2, il était devenu le concurrent de ses anciens patrons. Sa carte adresse était ainsi libellée : Lithographie. Dessins. Vignettes. Ecritures. Autographes, etc. Rue Petit David 2. G. Randon à Lyon Reproduction de Tableaux, gravures, Portraits etc., Vues de Paysages, Monuments, objets d'Art etc. Tous les jours et par tous les temps, Portraits au daguerréotype. En 1850, Randon alla se fixer à Paris où, jusqu'à sa mort (1884), il dessina dans les journaux à images : l'Illustration, le Journal amusant et d'autres encore. L'atelier Giraud eut, en la personne de Charles Tournier, un collabo- rateur moins connu mais plus fidèle. Tournier, qui était né à Chambéry le I e r juillet 1818 et avait appris à Grenoble le métier de lithographe, entra, en 1853, chez la veuve Giraud et ne quitta la maison que lorsqu'elle sortit de la famille. Il en fut donc, pendant vingt-deux ans, le dessinateur et le graveur. On lui doit un grand nombre d'eaux-foites représentant des vues de Lyon et un Recueil d'archéologie lyonnaise, publié en 1891-1892 et comprenant cinq séries de cinq planches. Lorsqu'elles eurent quitté l'atelier de la rue