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il avait dû sa prospérité ; par un testament et un codicille des 28 mai 1899
et 6 juin 1901, elle légua à l'Académie de Lyon une somme de 10.000 francs
dont les revenus seraient attribués,chaque année, «à un graveur entaille-
douce ou un dessinateur altiste ayant fait quelque chose de remarquable
sur Lyon, afin d'encourager l'art de la gravure et du dessin »*.

                                                   m
      L'histoire artistique de l'atelier Giraud eut été facile à reconstituer, si,
après la mort de Mlle Céline Giraud, sa collection d'estampes lyonnaises
n'eut pas été dispersée, à l'Hôtel des Ventes, en mai 1909, avec la bibliothè-
que de son père.
      Des « nombreux et méthodiques recueils » de petites vignettes que
Céline Giraud avait constitués et précieusement conservés, M. John Grand-
Carteret écrivait, après les avoir feuilletés, qu'« ils auraient (à Paris) une
place d'honneur au Musée des Estampes ». Quel eût donc été leur intérêt
pour un Musée lyonnais! On ne réunira jamais plus une pareille série de
documents et d'images sur l'histoire de Lyon et sur le « petit Art » dans
notre ville.
      Au temps où l'atelier Giraud fut fondé, et, à Lyon surtout, où « l'Art
pénétra partout » et se mêla plus qu'ailleurs au métier, un imprimeur en
taille-douce était presque un artiste. Sans doute, le tirage délicat des plan-
ches burinées par les graveurs locaux d'illustrations et d'estampes deman-
dait de sa part de l'adresse, de l'expérience et du goût ; mais ce n'était là
qu'une très minime partie de son industrie. Sa principale besogne était
l'impression — et souvent la composition et la gravure — d'une série de
menues estampes décoratives : de ces vignettes réclames qu'étaient les cartes
ou feuilles d'adresse, les en-tête pour factures, prix-courants, étiquettes et
petites affiches en tout genre, fonds de chapeaux — toute la papeterie com-
merciale illustrée — sans parler des ex-libris, des cartes de visite ornées qu'on
appelait alors des « billets de visite », des armoiries, des invitations et faire-
part divers.
    1. Elle léguait en outre 5.000 francs aux Hospices et divers objets d'art au Musée de Lyon et au Musée
industriel.