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                     UN ATELIER LYONNAIS

    D'IMPRIMEURS EN TAILLE-DOUCE

                       LES GIRAUD (i 772-1875)


      Ces notes sur l'atelier des Giraud, où quatre générations se succédè-
rent en cent trois ans, ne constituent sans doute qu'un modeste — un très
modeste — document lyonnais d'histoire sociale. Elles évoquent du moins
quelques aspects curieux de la vie d'autrefois et elles montrent l'ascension
vers la culture et vers une très large aisance d'une pauvre famille de manœu-
vres et de jardiniers. Elles rappelleront aussi le souvenir de quelques
artistes de chez nous et, surtout, elles rendront hommage à la mémoire
de celle qui fut la dernière de cette série de travailleurs, Mlle Marie-
Françoise-Antoinette-Claudine-Louise, dit Céline Giraud, morte en 1909.
Cette bonne Lyonnaise, fière de cette lignée d'ouvriers d'art, voulut, avant
de disparaître, affirmer son amour pour sa ville natale et son attachement
reconnaissant pour le métier qui avait honoré et enrichi les siens. Grâce à
elle, l'Académie de Lyon peut encourager, chaque année, « l'art de la
Gravure et du Dessin », en attribuant une subvention de 500 francs à un
artiste « ayant fait quelque chose de remarquable sur Lyon ».
      Voici donc, tel qu'on peut le reconstituer — il y manquera, malheureu-
sement, bien des pages — le Livre de Raison des Giraud. On y voit l'atelier
fondé par Antoine Giraud (né en 1751, mort en 1825) passer, après lui, à
ses fils : Aimé (1777-1817) et Michel-Marie (1788-1839) ; à la veuve de ce
dernier (morte en 1870) et enfin à leurs deux filles, Tonine et Céline, de
1870 a 1875.