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soient poursuivis et jugés, que Pétat-major soit entièrement renouvelé, que
toute la troupe soit changée et campe hors de la ville, etc. ».
     Le surlendemain, 9 prairial, la Sentinelle, organe avéré de Vitet et de
Reverchon, annonçait triomphalement la destitution du général Mont-
choisy et son remplacement par le général Elie. Elle faisait précéder cette
nouvelle du récit mensonger de six nouveaux assassinats à Lyon. Le Direc-
toire endossait ainsi les accusations du farouche Hagaert et il exauçait dans
leur plénitude les désirs exprimés par lui. Il n'avait cependant pas osé aller
aussi loin que Vitet le lui avait demandé. Comment sa décision avait-elle
été prise ? C'est ce que nous allons voir maintenant.



     Le 8 prairial, le citoyen Cochon de Lapparent, Ministre de la police
générale, adressait au Directoire exécutif un rapport sur les événements de
Lyon. Après en avoir fait le récit d'une façon à peu près impartiale, il
s'exprimait ainsi :
     « On attribue cet événement qui, heureusement, n'a point eu d'autres
suites, à la réaction des terroristes royaux de l'an III contre les terroristes de
l'an 1793, qui, dit le commissaire près l'administration centrale, leur servi-
rent d'Ă©chelons pour arriver jusqu'aux amis de la RĂ©publique.
     « Le général Montchoisy ne paraît pas avoir montré beaucoup de
fermeté dans cette affaire. Il s'est laissé séduire par les applaudissements
que la multitude lui a donnés lorsqu'il a promis que l'auteur du coup de
bayonnette serait puni. Il a trop légèrement cru à la promesse que le peuple
lui faisait de se retirer. Son intention Ă©tait bonne sans doute ; il voulait
Ă©viter l'effusion du sang ; mais sa faiblesse n'a fait qu'encourager la mal-
veillance. Il en est résulté des meurtres, et de plus grands malheurs pou-
vaient s'en suivre. C'est à vous, Citoyens, à apprécier la conduite de ce
général et à juger du degré de confiance qu'il mérite.
     « Quoi qu'il en soit, cet événement malheureux qui, suivant les rap-
ports, paraît ne prendre sa source que dans la réaction, concourt, avec tous
ceux qui l'ont précédé, à prouver que la police n'est pas observée avec une
exacte sollicitude dans la commune_de_JLyon ».
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