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      Ne voulant rien omettre de ce qui a rapport à notre Jean de Tournes, il
faut faire Connaître les trois personnages dont il parle dans cette Courte
relation.
      Son beau-père était Guillaume De la Chana (ou Lachenaz) Négociant
à Lyon, dont il avait épousé la fille trois ans auparavant, mais dont il n'avait
point encore d'enfants ; ce Guillaume s'établit à Genève et fut vraisembla-
blement le père de Michel reçu bourgeois en 1597 et de qui est descendu la
famille Lachenaz qui est je crois éteinte aujourd'hui et dont M. le Pasteur
Delescale a épousé la dernière héritière.
      Louis Turquet, sieur de Mayerne (plus connu sous ce dernier nom)
était originaire de Quien en Piémont, qu'il quitta à cause de la religion pour
aller à Lyon où il s'était lié avec Jean de Tournes qu'il accueillit ensuite si
bien à Genève, où il s'était lui-même retiré peu de temps auparavant après
avoir eu deux de ses maisons démolies à Lyon. Il a composé quelques ou-
vrages, tombés dans l'oubli, dont le principal était une histoire d'Espagne
en 2 Volumes in f°, qui a cependant eu plusieurs éditions. Il fut le père de
Théodore Turquet de Mayerne, médecin du Roi Henri IV et ensuite des
Rois d'Angleterre Jaques I et Charles I qui le Comblèrent d'honneurs. Il
composa plusieurs ouvrages de médecine imprimés à Londres en 1700, en
2 Vol. in f° et qui ont été très estimés dans leur temps. Il était aussi très
habile chimiste ; les peintres en émail lui doivent la belle Couleur pourpre
et les buveurs l'eau Cordiale dont il fut l'inventeur.
      Il ne sera pas aussi facile de donner des éclaircissements sur le troisiè-
me dont de Tournes loua la maison. Il paraît que ce Jean du Galio était un
italien ou un français retiré aussi depuis peu à Genève, car on trouve sur les
registres qu'il avait été reçu bourgeois en 1573, et on le trouve aussi sur le
rôle du [Conseil des] 200 de cette même année ; on y voit ensuite qu'il mou-
rut en 1587, sans doute sans laisser de postérité. Sa maison était située à la
Taconnerie et Jean de Tournes l'acheta de ses héritiers peu de temps après
sa mort. Elle n'était pas neuve, puisqu'il nous apprend, sous la date du
5 8be 1598, « que sa muraille de devant tomba incontinent, après la minuit,
sans dommage de personne et avec bien peu de perte pour lui, grâces à
Dieu, qui l'a en cela beaucoup espargné » — Il en acheta ensuite une troi-
sième, contigue aux deux autres et ce fut sur ce terrain, occupé par ces