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— 34 — seizième siècle serait sans doute déplacée ici, mais nous ne pouvons nous dis- penser d'en rappeler ici certaines époques, surtout de celles qui, tenant à l'his- toire de Lyon, influencèrent principalement sur le sort de Jean De Tournes l ... Jean De Tournes le père vivait encore à cette époque, mais la façon de penser du père ni du fils ne leur permirent pas d'approuver, encore moins de prendre part à ces Violences, aussi ne furent-ils pas plus ménagés que les Catholiques pendant l'année que les protestants furent en possession de la Ville, et l'on voit par une requête qu'ils présentèrent à M r de Soubise établi Commandant par le Prince de Condé, et qui s'y disait cependant Comman- dant pour le Roi, qu'ils lui demandent d'être délivrés du logement des gens de guerre qui remplissaient leur maison ; M. de Soubyse y eût égard et les prit, eux et leur famille, sous la protection du Roi... Il ne se passa rien d'intéressant à Lyon, pendant les deux années sui- vantes, mais l'année 1567 y fut très orageuse. Le temple que les protestants avaient bâti dans les fossés des terreaux fut détruit dans une émeute popu- laire suscitée à l'occasion d'une prétendue Conspiration qii'on vérifia ensui- te être fausse, et ils en bâtirent un autre dans la Rue Paradis, où ils restèrent tranquilles pendant quelque temps, puis, s'étant crus de nouveau assez forts, ils entreprirent de s'emparer une seconde fois de la Ville, mais Bira- gue, instruit de leur dessein, eut le temps de faire armer les Catholiques, ce qui déconcerta les huguenots et leur fit abandonner l'entreprise ; et peu de temps après le Duc de Nevers ayant passé pat Lyon, avec quelques milliers de troupes levées en Italie, aux dépens du Pape, pour aller reprendre la Ville de Maçon, et la nouvelle du gain de la bataille de St Denys, gagnée par l'armée du Roi, étant arrivée sur ces entrefaites, cela donna le dessus aux catholiques qui desarmèrent les protestants et firent saisir et brûler tous les livres de leur religion qu'ils purent trouver chez les libraires et les imprimeurs. Cet événement arriva dans les derniers jours de Septembre, et, Comme il arrive toujours dans ces moments de triomphe d'un parti sur un autre, les protestants furent exposés à mille violences, leurs maisons furent saccagées et Jean de Tournes fut Conduit le 2 8be dans le Couvent des Célestins où il fut détenu prisonnier pendant plus de deux mois. 1. J. de Tournes entreprend ici une description de la France pendant les guerres religieuses.