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publia d'après deux manuscrits de Cujas et de Dalechamp, aidé du travail
de Denis Lébé, auquel il joignit ses propres notes et diverses leçons, ainsi
que le rapporte Fabricius dans sa Bibliotheca latina F. 2. p. 541 (Il faut dire
à la vérité, que Maittaire dans une note, sous l'année 1549, dit (mais d'après
Boissardus, in secunda Iconum parte) que Denis Lebé était l'auteur de ces
notes, mais qu'il aima mieux qu'elles parussent sous le nom de Jean de
Tournes que sous le sien. Mais ce rapport de Boissard ne porte sur aucune
preuve et ce n'est pas d'ailleurs l'usage des savants de faire honneur aux
autres de leur propre travail.
      Si l'on a contesté à Jean de Tournes la petite gloire d'avoir enrichi de
ses notes un auteur tel que Pétrone, il est bien singulier qu'aucun des
écrivains qui ont parlé des ouvrages qu'il avait composés, n'ait fait mention
de la Chronique de Savoye par Claude Paradin, Continuée depuis 1558, jus-
qu'à la paix de Lyon en 1601 par Jean de Tournes, et qu'il imprima in folio à
Genève en 1602. Cependant cet ouvrage est certainement de lui, et non
seulement il continua cette chronique depuis l'époque ou Paradin l'avait
Conduite, mais, de plus, il corrigea et redressa cet auteur, en plusieurs
endroits, d'après des documents authentiques qui lui furent fournis (entr'
autres par le même M r Nicolas Delange dont nous avons parlé dans la
notice sur Jean Ier) et il dédia ce livre au Roi Henri IV Comme son ouvrage
propre, ainsi que cela se voit dans sa dédicace, signée de lui, qui se trouve
au Commencement du livre. C'est bien le moins de Restituer à Jean de
Tournes l'honneur de l'avoir composé, puisqu'il lui a valu les injures les
plus grossières de la part de l'auteur du livre intitulé : le Cavalier de Savoye,
et des reproches piquants de Guichenon dans son histoire généalogique de la
Maison de Savoye, tous deux nés sujets des Princes de cette maison et
reconnus par tous les critiques pour des écrivains très partiaux en sa fa-
veur : le dernier, plus réservé, se contente de dire, en passant en revue, au
Commencement de son ouvrage, les auteurs qui avaient écrit avant lui
l'histoire de Savoie, et après avoir parlé peu avantageusement de l'ouvrage
de Paradin, « Jean de Tournes y ajouta, par supplément, ce qui était arrivé
depuis la mort de Charles le Bon jusqu'à son temps, où il s'est montré peu enten-
du en l'histoire, aussi n'était-ce pas sa profession. Comme Guichenon n'a
écrit son histoire qu'en 1660, c'est à dire 45 ans après la mort de De Tour-