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ET D'HISTOIRE 41 y ne lui ait consacré que quelques lignes. L'auteur a su mieux faire valoir un personnage d'une autre condition : la com- tesse de Die, dont la biographie présente tant de difficulté. Fille probablement d'Isoard II, comte de Die, « elle fut aimée de Raimbaud d'Orange, que les troubadours d'alors acceptaient comme leur plus digne représentant. Celui-ci étantmorten 1173, elle épousa Guillaume de Poitiers, et lui apporta le comté de Die dont elle portait le titre, qui passa ensuite à safilleAlix aussi belle que spirituelle et vertueuse. » La comtesse de Die présida la cour d'amour tenue à Signes et à Pierrefeu en Provence, vers 1136. On lui attribue plusieurs pièces de vers dont M. Mailhet cite des fragments : ce qui reste ne fait que regretter la perte des nombreuses poésies que i:ous n'avons plus. Une notable partie du volume est occupée, tout natu- rellement, par l'histoire de la ligue et du protestantisme. Le sujet était délicat et l'auteur l'a bien compris. Parfois, rarement, il a des phrases, à mon avis, inacceptables, comme celle-ci sur l'édit de Nantes : « Cette paix, cette liberté religieuse, il y avait longtemps que les réformés les réclamaient et versaient leur sang pour elle... Ils avaient mis quarante ans à conquérir cet édit par le martyre et trente-six par les armes : six cent mille d'entre eux étaient tombés sur les champs de bataille. » Mais ses appréciations sont, la plupart du temps, très modérées et sa discussion toujours courtoise. Il ne craint même pas, et c'est à son honneur, d'écrire : « Ce n'est donc point par la force qu'il fallait chercher à montrer la supériorité de ses principes, mais par la fidélité à l'Ecriture Sainte, ses vertus, son abné- gation, son esprit de sacrifice. Les premiers protestants étaient si bien pénétrés de cette idée que pendant trente ans, ils se laissèrent persécuter sans essayer de résistance.