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LETTRES DE L'ÉCOLE KORMALE 6j les intéresser; après tout, je travaille et je tâche de ne pas m'occuper de l'événement. Je vous écrirai bientôt ce qu'il en aura été. Je vous prie, si M. Ozanam peut encore dimanche soir se charger d'un petit paquet, de me faire un cadeau. Mes mouchoirs de poche suisses ont presque tous déteint par places, ils sont tous bigarrés de blanc et de bleu, ce qui est peu agréable au coup d'oeil. Quand je fais des visites ou que je dîne en ville, je suis souvent fâché de.n'en avoir pas d'autres. Cédez-moi donc une demi-douzaine des mouchoirs blancs de ma mère, qui sont plus convenables quand on esc habillé, et qui me suffiront et au-delà pour cette année. Vous pourriez y joindre, et c'est Joannès que je charge de ce soin, 2 petits volumes in-32 ; l'un relié et l'autre broché, mais en rouge tous les deux, de la collection Boisson- nade. Le relié est intitulé Pindarus, et le broché Gnomici Grœci. Un de nos compatriotes, dont j'ai fait la connaissance chez M. de Prandière vient d'avoir ici une succès bien rare. C'est M. Flandrin l'aîné, le premier grand prix de Rome; As. l'aveu de tout le monde, la tête de femme qu'il a exposée est la plus belle du Salon, et il y a quelques jours qu'il a fini à Saint-Séverin quatre tableaux qui font l'admiration de tous les artistes. On ne le compare qu'à Raphaël, et il y a longtemps qu'on n'avait vu un talent si pur, et si achevé ; ce sont quatre scènes de la vie de saint Jean l'Evangéliste. Notre Lyon se distingue en plusieurs genres; et il y a une jeune génération d'hommes sérieux et religieux, dont on peut je crois espérer de grandes choses. C'est un bon encou- ragement à travailler, de voir tous ces jeunes gens réussir et se distinguer entre tous par un talent véritable et sincère. Mon cher Ozanam est un des chefs de file, c'est pourquoi je m'attache à lui, pour profiter de son exemple. On ne