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308               PROMENADES HISTORIQUES

assez grossièrement introduit, il s'était métamorphosé
en un bon de 80 livres. A qui remontait la responsabilité
de cette action ? L'auteur du plaidoyer s'interdit de le
rechercher, en dépit de l'axiome : t is fecit cuiprodest »,
aucun nom ne fut prononcé. Il avait plus d'avantage à
flétrir la faute qu'à dénoncer le faussaire.
   Pour le moment il n'exploita pas d'autre veine : il reprit
un à un et plaça, sous le regard de la Cour, tous les indices
qui confirmaient la matérialité du fait ; ensuite, comme on
avait, en plusieurs rencontres, protesté de l'importance qu'on
attribuait à la comptabilité de l'établissement fabricien, il
rapprocha le reçu de son enregistrement, observant que la
recette, marquée au jour fixé, s'élevait à 14 livres, sans meu-
tion de surplus; enfin par un trait de malice, qui était de
bonne guerre, il rappela que Maligeay lui-même ne profes-
sait pas une opinion différente ; conduit quelque temps
auparavant par Poullard chez maître Rousset, notaire à
Panissières, il avait avoué, sur les observations qui lui
étaient suggérées par l'intermédiaire qu'il consultait, que la
quittance lui paraissait en effet barbouillée et altérée ; il
s'était troublé, il avait balbutié et s'était excusé de l'avoir
jointe aux autres par la simple raison qu'elle était épinglée
dans la liasse. Ce témoignage aurait donc été à lui seul assez
sérieux, pour écarter un instrument, rejeté par celui-là
même auquel il était le plus utile. Ce coup droit porté, on
attendit la réplique.
   Elle arriva moins d'une semaine après (12-15 février 1781),
grosse d'une révélation sensationnelle, capable de forcer à
aiguiller la controverse, une fois encore, sur une voie nou-
velle. Une dixième quittance, au nom d'un précédent curé
d'Essertines, M. Simon Parisis, où on lisait, en propres
termes, que la pension annuelle avait été complètement