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320                FÉODALITÉ ET VASSALITÉ

lité de l'impôt foncier à leur profit. Mais ils devaient à l'Etat
une capitation, une taxe, plus ou moins onéreuse.
    (Rappelons que l'impôt foncier était payé par le proprié-
taire et l'impôt personnel par tous les habitants du territoire.
C'étaient les deux sources de la richesse de l'Etat.)
    On était colon par l'origine, par prescription ou par
traité formel, contrat.
    Etudions maintenant quels changements apportèrent
l'invasion et la féodalité à l'état des colons.
    En fait et d'une manière générale il ne fut pas changé.
Les documents sont là pour l'attester. Leur condition sociale
Fut plus malheureuse, cependant, plus précaire que sous
l'administration romaine. Toutefois leur condition légale
resta la même.
    Mais leur état devait être bientôt modifié profondément
lorsque le système des institutions monarchiques fut
vaincu. La fusion de la souveraineté et de la propriété
accomplie, les propriétaires du sol devinrent maîtres de ses
habitants. Dès lors le seigneur imposa la capitation comme
souverain. Comme propriétaire il perçut la redevance fon-
cière. Celle-ci resta fixe, mais l'impôt personnel arbitraire.
En cela, rien de nouveau, seulement le même maître dis-
posa de la redevance et de l'impôt. C'était un grand chan-
gement. La souveraineté et la propriété remises aux mêmes
mains, aggravèrent la position du colon et ne lui laissèrent
aucun secours contre l'oppression.
    Aussi amena-t-elle bientôt les haines et les révoltes qui
apparaissent depuis le xe siècle entre les maîtres et la popu-
lation agricole.
    Quant à la distinction des colons et des esclaves, elle ne
se maintint pas claire et précise, comme sous l'administra-
tion romaine, mais elle ne cessa pas d'être réelle et