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264                    HENRI HIGNARD




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                                   Mercredi le 15 septembre 1841.



          MES CHERS PARENTS,


   Je n'ai su qu'hier soir le résultat du concours, et j'étais
obligé d'aller de suite chez M. Viguier qui m'avait fait
demander, voilà pourquoi je ne vous ai pas écrit. Eh bien,
mon cher père, vous aviez bien raison, en me disant qu'il
fallait s'attendre aux déceptions dans la vie; malgré de
belles espérances, et l'opinion générale, me voilà le 9 e , dans
un concours où il n'y a que huit reçus, encore m'a-t-on
ballotté avec le 8e pendant deux jours ; mais à la fin il a
fallu succomber. J'ai appris cette nouvelle avec calme; je
me suis résigné tout de suite à ma nouvelle position ;
j'espère que vous ferez de même, que je n'aurai pas de peine
à vous consoler d'un malheur qui n'en est pas un, ou du
moins auquel je me suis attendu avec vous pendant toute
Tannée. Tout ce qu'il y a de fâcheux, c'est que mes
épreuves orales m'aient donné trop d'espérances ; que je vous
aie exprimé ces espérances trop vivement, et que vous aussi
vous les ayez fait connaître. Mais tout cela n'est rien. Nous
avons' été simplement, et nous en serons quittes pour dire
simplement encore que nous nous étions trompés.
    J'ai échoué avec tous les honneurs possibles. Comme
vous le voyez, j'ai été à la porte de l'admission, et il y a
fallu un long débat pour me mettre à cette place secondaire.
M. Viguier m'a fait hier toute sorte d'amitiés, et ce qui