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ANTOINE DU VERD1ER 121 il était dans toute la vigueur de l'âge et de l'intelligence, entouré de ressources abondantes. Cependant son activité littéraire est alors brusquement interrompue, et jusqu'à sa mort, arrivée quinze ans plus tard, il n'a publié que deux ou trois courts opuscules de circonstance à l'époque de la Ligue. On doit croire que le grave et douloureux événement qui a pesé sur le reste de sa vie, est la mort de sept de ses enfants, tous emportés en quelques semaines par une de ces épidémies de peste qui ravagèrent si souvent au xvie siècle la ville de Lyon. Du Verdier, ayant perdu sa femme Agathe des Gouttes, s'était remarié avec Philippe Pourrai, elle-même veuve de Guillaume Chausse, élu de Forez et contrôleur du domaine ( i ) . En 1586, il avait dix enfants de Catherine ou de Philippe, et pour comprendre avec quelle tendresse il les aimait, il faut entendre de quel accent ému et délicat il parle de sa chère petite Dorothée : « J'ay voulu, dit-il, qu'une fille qu'il a pieu à Dieu de me donner ait eu nom Dorothée au saint baptesme. Je lui ay fait poser tel nom pour l'escrire dans mon cœur, et y engraver la mémoire du don, grâce et bénéfice que Dieu me fait tous les jours (2). » Comme on l'a dit plus haut, du Verdier était installé à Château-Gaillard, grande maison entourée de jardins dans le quartier Saint-Vincent. Le 3 novembre 1586, le Consulat lyonnais avertissait le bureau et tribunal de la Santé (3) (1) Jean Papon, Arrests notables, 1. V, titre xt, 34. Elle était proba- blement de Saint-Bonnet-le-Château. (2) Dorothée signifie « don de Dieu ». — Voy. Diverses Leçons, l.V, ch. iv. (5) Institué et confirmé par des lettres patentes de Henri III du 3 septembre 1581 et du 10 mai 1585. — Pour les faits ici résumés,