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                LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                   63
    Il faut que je vous parle !de ma visite chez M. Sauzet.
J'avais déjà été dimanche à l'hôtel, et comme il n'y était
pas je lui avais écrit sur son bureau une petite lettre où je
lui parlais de la bonté que M. Baboin avait eue de me
donner les moyens d'être admis devant lui; et où je le
priais de m'indiquer son heure pour jeudi. Lundi, je
reçus un billet d'audience pour hier à une heure. Je me fis
aussi beau que j'étais susceptible de l'être et je me pré-
sentai à l'hôtel au milieu d'une collection de laquais de
toutes couleurs, qui me conduisirent très respectueuse-
ment dans le cabinet du président de la Chambre. J'étais
vraiment un personnage. Il m'accueillit avec une bonté
bien inespérée; il paraît qu'on lui avait déjà parlé de moi,
et que je ne lui étais pas tout à fait inconnu. Après m'avoir
 parlé de toutes sortes de choses, et principalement de
mes occupations, de mon avenir, de mes espérances, il me
promit que dorénavant, il ne manquerait jamais l'occasion
 d'appeler l'attention du ministre sur mes titres ; et en
attendant qu'il pût m'être utile, d'une manière plus impor-
tante, il m'offrit tous les petits services qui pourraient m'être
 agréables; comme par exemple de me donner des billets
pour toutes les séances importantes. Enfin, il m'engagea à
retourner le voir de temps en temps. Vous voyez que je
suis en pleine faveur. Je vous en remercie bien tendrement,
 et je vous prie de présenter aussi mes remerciements à
M. Baboin. Grâce à lui j'ai fait une connaissance qui peut
m'être et très honorable et très utile.
    J'ai été ensuite chez M. d'Angeville. Il était à travailler.
Je fus introduit cependant, mais seulement pour quelques
 minutes. Après avoir lu la lettre de son frère, il me promit
 que lorsque le moment de me servir serait venu, et que
 j'aurais formulé ma demande, il la remettrait lui-même au