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23O SAINT EUCHE'R
parler de ses deux fils Salonius et Véran, qu'ils ne con-
naissent même pas. La grotte où il s'enferma est située sur
les bords de la Durance ; les traditions sont formelles, car
son emplacement n'a jamais varié. Il y a beaucoup d'autres
grottes dans le pays, et de plus belles et de plus profondes,
toutes pleines de cristaux, mais il n'y en a qu'une qui
revendique l'honneur de l'avoir contenu. La tradition dit
même ainsi que l'a relaté Adon dans son martyrologe,
qu'il y fut trouvé sur la révélation d'un ange et emmené
de force sur le siège de Lyon. Elle ajoute que sa femme
Galla a terminé ses jours dans cette grotte après le départ
de son mari, qu'elle avait servi fidèlement, lui apportant ses
provisions de bouche par une petite lucarne pratiquée au
milieu de la grotte dont le fond était fermé par un gros de
mur. C'est là qu'un autel a été placé. Des ermites ont
habité ensuite la grotte, la paroisse de Beaumont ne possède
les actes que depuis le xvn e siècle, car les ermites antérieurs
ne devaient avoir que des conditions verbales.
Si saint Eucher I er est l'auteur de l'ouvrage l'Eloge de la
solitude et le Mépris du monde, l'établissement de nos
recluseries serait l'Å“uvre du second (1). C'est l'empla-
cement d'une de ces plus anciennes recluseries qui a
dû inspirer le choix du vocable de la nouvelle paroisse de
Saint-Eucher dans le quartier Saint-Clair. L'origine du
nom de Saint-Clair vient même de cette recluserie, dont le
vocable, primitivement placé sous celui de sainte Blandine,
a passé sous celui de saint Irénée, puis sous celui de saint
Clair. Comme l'oratoire qui était attaché à cette recluserie
est le plus ancien sanctuaire public que l'on connaisse, qui
ait été primitivement placé sous le vocable de sainte Blan-
(1) Voir les Mazures de l'Ile Barbe, par Claude Le Laboureur, 1.1, p. 22.